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Éditorial du nº 1630

Le jeudi 7 avril 2011.

Le 26 mars dernier, à Londres, lors d’une manifestation d’ampleur contre la politique d’austérité proposée et bientôt imposée par le gouvernement anglais, un Black Bloc de plus de 600 personnes a remporté une belle victoire sur la flicaille en traversant un de ses barrages pour montrer aux richards et aux politicards du quartier Mayfair qu’ils ne pourront échapper indéfiniment à la vindicte populaire ! Même le responsable de la sécurité de la capitale britannique a avoué le succès de cette ambitieuse entreprise. Bon, si, dans l’immédiat, pareille petite victoire fait toujours plaisir, reste à s’interroger sur la portée et l’impact politique de ce genre d’action : quel message ? Quelle force de proposition ? C’est une réflexion que nous propose, dans les colonnes de ce numéro du Monde libertaire, Ian Bone, un vieil anarchiste anglais qui a suivi cette manifestation et, le temps de le perdre de vue, le Black Bloc. De son côté, Mohamed nous fait un petit topo sur l’actualité tunisienne : qu’est devenu le pays après la chute de Ben Ali ? Quels espoirs ? Quelles désillusions ? Quels enjeux ? Et, comme ça pète un peu partout sur notre beau globe tout rond, on ira aussi faire un tour du côté de la place centrale de Mexico où les travailleurs du LFC se sont installés pour protester contre la privatisation de leur entreprise. À côté de cette actualité des luttes internationales qui, sur certains aspects, est porteuse d’espoirs et pourrait promettre des lendemains qui chantent, on a aussi celle des saloperies politico-étatiques. Notamment en matière de xénophobie où, une fois encore, la France et l’Italie sont sur le devant de la scène : l’une pour la montée fulgurante de son principal parti d’extrême droite, l’autre pour les traitements honteux qu’elle inflige aux immigrés. Alors, en cet anniversaire des 140 ans d’une révolution qui a, le temps de sa courte existence, montré qu’une autre société, plus libre et plus respectueuse de tout un chacun, était possible, il est plus que jamais temps de se saisir des outils à notre disposition pour construire le futur et combattre le présent.