Accueil > Archives > 2011 (nº 1618 à 1655) > 1626 (10-16 mars 2011) > [éditorial du nº 1626]

éditorial du nº 1626

Le jeudi 10 mars 2011.

Si la CGT est souvent nettement critiquable quant à l’attitude de sa direction vis-à-vis de la plupart des grands mouvements sociaux, elle a au moins le mérite d’être claire quant à son rejet de l’extrême droite, de ses thèses comme de ses candidats électoraux. En témoigne la fédération CGT de Montreuil qui, il y a quelques semaines, décidait de suspendre l’adhésion du syndicat des agents territoriaux de la mairie de Nilvange dont le secrétaire général se présentait aux élections cantonales de mars comme candidat du Front national (et, ceci dit en passant, ancien militant de Lutte ouvrière puis du Nouveau Parti anticapitaliste). Ce type, abject, n’hésitait pas à affirmer en public que l’immigration était à l’origine du chômage et que la régularisation des sans-papiers était une aberration. L’occasion, pour le porte-parole de la fédération, de réaffirmer que «  les idées du FN n’ont pas leur place à la CGT  » (c’est bien de dire ça, mais on ne peut tout de même s’empêcher de penser à l’expulsion, par l’UD CGT 75, l’an passé, des sans-papiers qui occupaient la Bourse du travail…). De quoi remettre les points sur les «  i  », et c’est tant mieux ! Mine de rien, si la position de la Cégète est rassurante, cette affaire témoigne clairement de la volonté de la nouvelle extrême droite FN de percer dans le mouvement social et syndicaliste en particulier. À ce sujet, Marine Le Pen, la nouvelle hideuse du parti nationaliste, a récemment annoncé sa volonté d’encourager la création de nouveaux syndicats, sans aucun doute proche de son idéologie nauséabonde. Espérons que, s’ils viennent à tenir leurs «  promesses  », leur expérience «  pseudo-syndicale  » connaîtra le même flop qu’il y a quelques années. En tout cas, ils peuvent compter sur nous, anarchistes, pour tout faire pour qu’elle échoue…

Aussi, dans toute cette histoire, on pourrait espérer que la CGT finisse enfin par refuser que tout individu ayant des responsabilités dans des partis ne puisse obtenir de responsabilités dans le syndicat, ceci afin que certaines fédérations de l’organisation rompent une bonne fois pour toute avec leurs connivences politiques. Mais là, ce serait un premier pas vers un retour à l’anarcho-syndicalisme, et ça, c’est pas pour demain que la vieille organisation le fera. Sauf si, nous, on décide enfin de s’y (re)mettre. Mais là, c’est un autre débat…