Accueil > Archives > 2011 (nº 1618 à 1655) > 1618 (13-19 janvier 2011) > [éditorial du nº 1618]

éditorial du nº 1618

Le jeudi 13 janvier 2011.

L’exploitation patronale a encore tué. Jeudi 6 janvier dernier, un ouvrier de Lavera, dans les Bouches-du-Rhône (usine de production de chlore), a trouvé la mort dans l’explosion d’une bombonne. C’est le troisième dans ce complexe usinier depuis 2009 où, déjà, des accidents similaires avaient coûté la vie à deux ouvriers. Ce tragique événement ne fait que confirmer, une fois encore, que le travail tue. Rappel pas des plus inutiles à l’heure où le gouvernement est en mode « allongement du temps de travail », entre réforme des retraites et, plus récemment, remise en cause des 35 heures. Outre la mort de ce pauvre bougre, cette semaine aura en effet vu naître un débat – de haut niveau, il va de soi – autour de la question des 35 heures. Le politicien à l’origine de cette précieuse contribution intellectuelle à l’édifice nous vient, évidemment, du Parti socialiste. Il s’agit de Manuel Valls qui, cette semaine, s’enorgueillissait de vouloir « déverrouiller la réforme du temps de travail » pour faire bosser un peu plus tous ces fainéants de travailleurs. Bon, inutile de rebondir à nouveau sur l’habituelle – mais non moins réaliste – trahison de ceux qui se réclament d’une pensée politique dont ils n’observent que le nom. Mais, pour sûr, les lendemains ne sont pas près de chanter pour les travailleurs, au mieux ils seront muets, au pire ils pleureront leur souffrance. à moins que… Bon, là encore, inutile de ressortir l’habituelle – mais non moins indispensable – grève générale. Mais tout de même…

À côté de ça, et comme vous le lirez dans les colonnes de votre hebdo préféré, les patrons se plaindraient d’être, eux aussi, victimes de souffrances au travail. à se demander si, eux aussi, ils auraient eu le malheur de lire l’étrange ouvrage de Sébastien Faure. En tout cas, qu’ils nous laissent doucement sourire de leur « plouto-misère ». Le jour où, eux aussi, ils exploseront dans leurs usines, alors ils pourront parler de souffrance au travail, pendant que nous, nous pourrons enfin nous réjouir !