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éditorial du nº 1613

Le jeudi 18 novembre 2010.

On est milieu novembre et les fêtes de Noël approchent. L’heure est venue pour les commerçants d’appeler à faire des cadeaux et pour les mairies de décorer nos villes. Le faste de Noël se déploie, la folie consumériste prend son pied et, déjà, dans nos rues, les guirlandes remplacent les drapeaux syndicaux. Bientôt, les slogans grévistes seront noyés dans les chants de Noël, et les manifs laisseront place aux marées humaines des grands magasins. L’heure n’est plus à la lutte, mais à la paix sociale autour d’une dinde farcie pour les uns et d’une tranche de jambon blanc pour les autres. Triste époque. En parallèle, le faste électoral envahit les médias. Chefaillons en herbe ou vieilles barbes du pouvoir, tous ne jurent plus que par 2012, sacro-sainte année qui les verra peut-être grimper les marches du trône. Gentiment ou violemment – mais toujours fraternellement (intérêt de classe oblige) –, ils se tirent dans les pattes, essayant tant bien que mal de tirer la couette de la légitimité populaire vers leur parti. Des blagues et faux esclandres montés de toute pièce de Mélanchon aux déclarations antisarkozystes de Villepin, en passant par les flirts UMP-extrêmes droites, on baigne en pleine mer d’hypocrisie, de mensonges et de manipulations. Espérons que cette fois-ci, le populo ne se laissera pas berner par tous ces pères Noël électoraux, sans quoi on sera obligé de dire que si les enfants croient au père Noël, les adultes, eux, croient aux élections. Et, franchement, c’est encore plus risible !