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éditorial du nº 1610

Le jeudi 28 octobre 2010.

Que dire de la semaine passée ? Peut-on obtenir des événements transmis par les journaux, radios et télévisions – ainsi que des modalités de cette transmission – une analyse nouvelle ? A-t-on quelque chose à ajouter, sur le sujet précis des retraites par exemple, aux discours qui contredisent le gouvernement et le Parlement ? Les critiques les plus pertinentes, cohérentes et solides contre les structures médiatiques, politiques, juridiques, économiques, etc., ont été formulées toutes ensemble mille fois par les anarchistes. Avec si peu d’écho. Faisons un pari, celui de se répéter en espérant être cette fois entendu. Faisons le pari de parler séparément de chaque sujet, en espérant être entendu par chaque milieu concerné. C’est un pari difficile tant il y a de raisons d’être en colère. Commençons par nous heurter au Spectacle. Qui n’a pas été confronté aux images des « casseurs », qui opposent une violence inconcevable à l’encontre de ces pauvres vitrines qui ne leur ont rien fait ? Depuis la Commune et bien avant même, les partisans de l’ordre établi usent de cette vieille technique pour faire perdre de sa crédibilité à un mouvement social, tout en fournissant de désagréables prétextes à la répression policière. Ces gens-là puent. Les exécutants de la répression aussi. Au passage il faut, à propos de la police, remercier la CNIL de nous fournir une énième source d’énervement : son enquête a révélé l’existence de fichiers illégaux dont l’un, sous forme de fiches en carton, concerne plus de 60 millions d’individus ; un autre mentionne explicitement les origines ethniques des personnes fichées. Ah, ce sont de petits cachotiers ces gendarmes ! Après tout, l’exécutif regorge de pourritures. Prenez ce préfet qui a réquisitionné les salariés de la raffinerie de Grandpuits, les obligeant à travailler alors qu’ils exerçaient leur droit de grève et s’appuyant sur une loi de 2003, proposée à l’époque par le ministre de l’Intérieur (qui n’est autre que l’actuel président de la République). N’évoquons pas les agissements des ministères de l’Immigration, de la Justice, de la Santé et autres, nous risquerions de nous fâcher tout rouge – et noir.