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éditorial du nº 1603

Le jeudi 9 septembre 2010.

Ah quel bel été qui s’achève ! Après les jeux du cirque qui se sont tenus en Afrique du Sud, on nous a offert du grand spectacle : le Festival de l’Illusion et de la Propagande. Trois films ont retenu notre attention. D’abord une comédie juridico-médiatique, mettant en scène une vieille dame très riche, victime de manipulation, et un ministre du Travail, victime du sort qui, décidément, s’acharne sur lui. Ils montent avec l’aide de quelques amis puissants un réseau d’échanges de services et de cadeaux pour les personnes en mal de pouvoir et d’amour-propre. On a beaucoup ri. Puis une fiction politico-médiatique dans lequel le pays serait devenu la proie des bandes de voyous en tout genre. Heureusement les héros du gouvernement gagnent à la fin. En multipliant les interventions policières musclées et les propositions de lois sévères mais injustes, ils parviennent à expulser le Mal qui ronge le pays : l’invasion rom. Une grande fiction. On retiendra la morale : la fin justifie les moyens. Ensuite, une tragédie économico-médiatique présentant de méchants grévistes qui veulent paralyser le pays. À la fin, le gouvernement sort fragilisé par les scandales, par les conflits au sein de la majorité, par les manifestations contre la politique sécuritaire et la contestation de la réforme des retraites. Tragique. En parallèle de ce festival se déroulait le Festival de la domination et de l’aliénation, marqué par l’abondance de films étrangers : l’un sur des exactions commises au Rwanda, un autre sur une femme iranienne accusée d’adultère et condamnée à la lapidation, un autre encore sur le retour en force du Tsar Vladimir et enfin un film de guerre américain dans lequel l’armée se retire d’Irak après des années d’occupation. Si tout cela n’était que du cinéma, je demanderais à être remboursé, je virerais le projectionniste et je brûlerais les bandes.