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éditorial du nº 1599

Le jeudi 10 juin 2010.

Ça va bien ! Si, c’est le jogger suprême qui l’a dit. C’était au cours d’un événement qui va, bien sûr, embellir nos prochaines années. Plus de soucis, le bonheur est à portée de main, pour 2076… Ricanons un peu, chères lectrices, chers lecteurs, la Coupe d’Europe de football sera organisée par la France et la face du monde en sera changée ! L’opium du peuple a changé, la religion ne fait plus recette, alors le ballon rond fait consensus. Cela ne date pas d’hier, dans la Rome antique, on offrait à la plèbe des jeux dans les cirques pour qu’ils et elles oublient les vicissitudes de leur existence. Aujourd’hui ce n’est pas la descente aux enfers mais ça y ressemble… On connaissait tristement, dans le côté sombre du mouvement social, les suicides à Télécom. Mais à La Poste il y en a aussi. Comme il est dit dans les médias, les réorganisations permanentes portent gravement atteinte à la santé des postiers. À Aurillac (Cantal), un facteur de 54 ans s’est donné la mort début mai. Il avait appris que sa tournée de courrier était supprimée. Le démantèlement du service public n’est pas seulement un recul, une défaite tristement annoncée du service public, c’est aussi des morts dans le mouvement ouvrier ! Pour parler d’autre chose : en saurons-nous plus sur les projets de transformation sociale du Parti socialiste ? La continuation déviée de la SFIO (Section française de l’internationale ouvrière, faudrait pas l’oublier) a du pain sur la planche. Rappelons-nous ce que disait, il y a quelques années, Pierre Mauroy, alors maire de Lille. Il déplorait que, dans son parti, on ne parlait plus de travailleurs, d’ouvriers… comme si c’était un gros mot ! La contre-valse médiatique de Martine Aubry fait partie du monde du spectacle : faut-il taper sur la gueule du président de la République ou rester dans le registre consensuel ? Le monde politique est fait de ces drôle de mélanges. On a toutes et tous encore en tête la sombre action israélienne contre les militants de la flottille qui allait à Gaza. À l’heure où vous lirez ce Monde libertaire, cela aura peut-être quitté la une des médias. Les résolutions de l’Onu restant des incantations, des vœux pieux (sic). La levée du blocus de Gaza restant une question de justice. À part ça, si le temps est à la chaleur, les luttes sont éclatées et les transports franciliens vont augmenter de 3,9 % le premier juillet. Certes, c’est chaque année la même chose, mais on pourrait mettre la pression, à défaut de renverser la marmite.