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éditorial du nº 1591

Le jeudi 15 avril 2010.

Que restera-t-il dans des décennies des hauts faits d’armes du locataire actuel de l’Élysée ? Une référence de choix pour une marque de talonnettes, l’image de celui qui promettait plus vite que son ombre, un personnage de série B, à savoir « l’homme qui avait fait d’une rumeur une affaire d’État » ? De tous côtés dans les différents marigots du monde politique, à gauche comme à droite, on n’entend plus que ce cri : ça suffit ! Et tous les anciens barons et roitelets de se mettre en position pour la présidentielle de 2012. Même le maire de la ville de Bordeaux, Alain Juppé, sent grandir en lui de féroces appétits pour la charge suprême. Les deniers des contribuables animent le clinquant de la cour du petit monarque de France et maintenant contribuent à faire enquêter sur ce qui entache sa vie privée…

Pendant ce temps-là, des millions de Françaises et de Français ont des fins de mois difficiles, d’autres n’ont plus de ressources, étant en fin de droits… Ce n’est pas la cour du Roi-Soleil à Versailles, c’est l’empire du père Ubu ! Bon, ça peut faire sourire les sceptiques têtus que nous sommes, pendant que les déboires supposés du couple présidentiel amusent la galerie, les coups bas continuent. Ainsi le groupe Trêves, équipementier automobile, transfère en Roumanie des productions de sa filiale PTPM (Aÿ, dans la Marne).

Ledit groupe avait pourtant reçu 55 millions d’euros d’aides publiques. Fin 2008, le gouvernement, par la voix de Fillon, vantait le « code de performance et de bonne conduite pour la filière automobile ». L’homme de l’Élysée avait renchéri en déclarant que « l’État est prêt à tout faire pour sauver l’industrie automobile ». « La CGT est une organisation syndicale responsable, nous ne sommes pas gréviculteurs. Si ce conflit a lieu, c’est parce que la direction l’a choisi. »

C’est du lard ou du cochon ? La mobilisation chez les cheminots ne faiblissait pas à l’heure où nous bouclions ce Monde libertaire. La CGT appelait même à poursuivre le mouvement et « menaçait » de l’étendre. Diable, pourquoi donc un néologisme dans le langage syndical ? Une bonne grève est celle qui est contrôlée par les bonnes instances… On connaît la chanson ! En espérant que l’union dans les luttes emportera toutes ces scories bureaucratiques.