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Lyon

Des Papiers pour tous les sans-papiers

Le jeudi 19 avril 2001.

À Lyon, les sept sans-papiers viennent de mettre fin à leur grève de la faim après 47 jours. La semaine dernière, la préfecture du Rhône avait proposé à trois d’entre eux un certificat de résidence d’un an. Les autres devaient soit rentrer dans leur pays d’origine pour faire une demande de visa de long séjour, soit rester dans la précarité.

Les grévistes ont refusé le cas par cas et ne sont pas entrés dans le jeu de l’État qui essayait de diviser le mouvement.

Vendredi soir, la préfecture a enfin fait une proposition correspondant aux attentes des grévistes. Mohamed a obtenu un certificat de résidence d’un an avec la mention « salarié ». Les six autres se sont vu délivrer une autorisation provisoire de séjour de trois mois, dans l’attente de la présentation d’une contrat de travail qui leur donnerait alors droit d’être logé à la même enseigne que Mohamed.

Des « garanties » ont été données pour permettre l’obtention rapide d’une travail et d’un logement. En effet, des élus PS, PCF, Verts des communes de Lyon, Pierre-Bénite, Vaulx-en-Velin et Villeurbanne se sont engagés à les aider dans leur recherche. Ce sont ces mêmes élus qui soutiennent le gouvernement et ses lois racistes. Ce sont ces mêmes élus qui au niveau national collaborent à l’expulsion en masse dans des charters et qui, au niveau local parrainent des sans-papiers. Ce sont ces élus et leurs partis respectifs que nous n’avons jamais vus dans les manifestations en soutien aux sans-papiers et qui se donnent bonne conscience en soutenant sept personnes et en laissant expulser plusieurs milliers.

Samedi, une dernière manifestation, rassemblant plus de 200 personnes a eu lieu à Lyon pour rappeler que le problème est loin d’être réglé, qu’il reste encore beaucoup de sans-papiers en situation précaire. Les manifestants ont donc défilé au cri de « Des papiers pour tous les sans-papiers » et « Régularisation de tous les sans-papiers ». La lutte doit continuer, nous ne devons pas nous satisfaire d’une victoire de circonstance des sept grévistes et oublier tous les autres.

Éric. — groupe Kronstadt (Lyon)