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Un enfant de 13 ans interné à l’hôpital psychiatrique

Deux ans de calvaire

Le jeudi 19 avril 2001.

Jeudi 22 mars, le président du tribunal de Grande Instance de Tarbes a statué sur la demande de sortie immédiate faite par le Groupe information asiles (GIA), concernant Billy L., un enfant de 13 ans et demi, tenu interné et abruti de neuroleptiques à l’hôpital psychiatrique de Lannemezan près de Tarbes depuis janvier 2000, les week-ends et les fériés.

Cet enfant, qui est le fils de Mme Couillard-Maugery également requérante dans cette affaire devant la Cour européenne des Droits de l’Homme, n’en est pas à ses premiers mauvais traitements psychiatriques.

Déjà, en décembre 1998, sa famille d’accueil l’avait fait interner à l’hôpital psychiatrique Purpan de Toulouse, où sa mère avait pu se procurer des photos d’enfants « soignés » dans ce service de pédo-psychiatrie, ligotés sur leur lit ou sur leur chaise…

Le GIA, fin 2000, a déjà saisi les média de cette sombre affaire. Nous dénoncions alors les mises en chambre d’isolement en secteur adulte de cet enfant à l’hôpital psychiatrique de Lannemezan. Le 20 novembre 2000 une 1re audience de sortie judiciaire avait lieu devant le TGI de Tarbes, où le président du TGI constatait les dysfonctionnements des services judiciaires et administratifs dans la prise en charge de l’enfant. Il constatait également l’urgence que ces mêmes services revoient complètement cette prise en charge qui a abouti à la désastreuse psychiatrisation au long cours de cet enfant. Malgré cela ce n’est qu’en février dernier que le juge des enfants de Châteauroux a pris comme seule décision de confirmer le placement de BIlly pour 2 ans et de supprimer les allocations familiales à sa mère (Mme Couillard-Maugery), la mettant ainsi dans une situation financière intenable, alors que rien n’était reglé pour l’enfant qui, depuis, est resté interné les week-end et les vacances à l’hôpital psychiatrique de Lannemezan.

Depuis la première ordonnance du président du TGI de Tarbes, le 23 novembre 2000, rien n’a été fait, au contraire la situation a empiré. Pour Billy rien n’a changé. Pour sa mère, les moyens financiers de sa survie lui ont été supprimés…

De plus, ces dysfonctionnements sont apparus tels que la Cour européenne des Droits de l’Homme a décidé, comme pour l’affaire de M. Papon, de se saisir en urgence de la requête de Mme Couillard-Maugery visant entre autres les mauvais traitements dont son fils Billy est victime, de sommer le gouvernement Français de produire ses explications au plus tard en juin, et d’accorder à cette affaire un caractère prioritaire, chose extremement rare qui souligne la gravité de l’affaire.

Le gouvernement français devra donc s’expliquer sur les traitements cruels, inhumains et dégradants que Billy subit depuis début 1999 en psychiatrie et sur les dysfonctionnements dans la prise en charge des enfants de Mme Couillard-Maugery.

Billy L. victime de toute une boucherie en guise de soins et de suivi n’a plus de famille d’accueil. Sa scolarité ne se passe plus que dans un Institut de Rééducation spécialisé. Il ne voit plus sa mère sauf quelques rares et conflictuelles visites surveillées…

Groupe Information Asiles