Nicolas Apostolidès est mort, le 4 novembre 1968, dans une chambre d’hôtel meublé, à Belleville.
Nicolas, comme on l’appelait dans les milieux anarchistes, avait vécu pauvre toute sa vie. Il aimait cette pauvreté intransigeante, elle lui semblait le lot des libertaires.
N. Apostolidès naquit dans la Grèce déchirée du début de ce siècle, à un moment où la propagande et l’action anarchistes attiraient sur les libertaires une répression féroce et méticuleuse qui devait laisser le mouvement anarchiste grec exsangue.
Jusqu’en 1900, J.M. Manganaras et Karampilias avaient publié le périodique Epi tâ proso (« En avant ») qui forma tant de militants et soutint tant de combats. À Pyrgos, Demetrio Arnellos publiait Néon foss.
C’est dans un pays où les militants avaient été décimés, mais où la tradition anarchiste était bien vivante, que Nicolas Apostolidès soutint ses premières luttes. Issu des rangs socialistes, il rallia, très tôt, les libertaires et devait, sa vie durant, consacrer tous ses efforts à répandre nos idées et à lutter contre l’obscurantisme religieux dans son pays.
Nicolas Apostolidès avait, durant les années 1966-1967, œuvré pour la préparation du Congrès international de Carrare, s’entourant d’une équipe de jeunes Grecs qu’il animait de son inépuisable énergie. À Carrare, il représenta le « Helliniki Anarkiki Kinici ».
Militant infatigable, il projetait, récemment, de réaliser, en collaboration avec le Secrétariat de la CRIFA, un périodique libertaire de langue grecque. Nous tenterons, hélas ! sans lui, de mener ce projet à bien, ce sera, de mener ce projet à bien, ce sera, nous le savons, l’hommage le plus profond que nous pourrons lui rendre.
Avec N. Apostolidès, le Mouvement International perd un grand militant. Écrivant peu, il faisait partie de cette espèce d’hommes pour qui l’anarchie est, avant tout, l’action et l’exemple quotidien.
Le Secrétaire général de l’Internationale de FAGM