Accueil > Archives > 1966 (nº 118 à 127) > .119 (févr. 1966) > [Galtier-Boissière n’est plus]

Galtier-Boissière n’est plus

février 1966.

Alors que nous finissons de mettre ce journal en pages, la nouvelle de la disparition de Galtier-Boissière nous parvient.

Il serait vain de résumer ici la vie et l’œuvre de cet homme qui fut un Homme !

Ce n’est pas un article déplorant sa mort, c’est par une large étude rappelant sa vie que nous pouvons véritablement honorer sa mémoire.

Pour saluer celui qui — plus que l’un des compagnons du « Château de brouillards » — fut celui qui su rester fidèle à sa jeunesse, celui dont la guerre de 1914-18 ne mutila pas plus la pensée que le corps, celui qui ramena dans ses musettes le fameux Crapouillot qui allait dénuder la guerre de tous ses oripeaux de gloire, pour nous la montrer, dans toute sa hideuse vérité ; pour saluer celui qui allait poursuivre son œuvre de salubrité en dénonçant la police, la politique, la finance, la religion, la presse et tout ce qui collabore à enténébrer les esprits, et à maintenir la barbarie de notre civilisation ; pour saluer celui qui brava la bêtise et l’ignorance (et fut pour cela plus de cent fois poursuivi) ; pour saluer la destinée d’un tel homme, il faut plus que la spontanéité de cette page, à laquelle une large étude doit faire suite.

Que notre Galtier-Boissière reçoive ici l’hommage qu’il ne peut plus entendre, de tous ses compagnons de lutte qu’il n’a jamais trahis.

M.L.