L’an n’était pas fini, que nous quittait un camarade : Florestan Malfati, syndicaliste et militant libertaire.
Pour les jeunes militants qui le connaissaient c’était l’ami que l’on retrouvait pour parler de la CGTU, de Pierre Besnard ou de la CNT française. Pour les moins jeunes, c’était le compagnon, l’orateur, le lutteur de toujours, que ce soit à la CGTU, à la CNTF puis, plus tard, à la CGT-FO. Ebéniste, il était né dans le XXe arrondissement à Paris, rue de la Réunion, le 2 mai 1907, de parents émigrés italiens. Son frère Charles travail-lait aussi dans la profession du bois et militait à la CGT-SR alors que Florestan (« Tintin » pour les copains) restait à la CGTU, puis après 36 à la CGT réunifiée. C’est au Cri du peuple, hebdomadaire que publiait la minorité syndicaliste de la C.G.T.U., qu’il connut Daniel Guérin qui le décrivit dans Front populaire, révolu-tion manquée comme un « jeune ébéniste membre du Syndicat du Bois, ardent mais déjà empreint de maturité ».
À la Libération, il particip avec les anciens de la CGT-SR et d’autres aux Comités de défense syndicalistes. Puis, il adhère à la CNTF dont il devient secrétaire du syndicat du bois (les réunions à Paris se tenaient rue Faidherbe, près du Faubourg Saint-Antoine).
Plus tard, à la fin des années 50, il rejoignit la CGT-FO tout en animant le cercle syndicaliste qui existait autour de La Révolution prolétarienne.
Avec lui disparaît un militant qui s’opposa toute sa vie à l’emprise de tout parti politique sur le syndicalisme. Avec lui disparaît un bout d’une mémoire ouvrière qui, pour certains aujourd’hui, est considérée comme « archaïque ». Que ceux-là soient assurés que nous continuerons le com-bat que des camarades comme Florestan Malfati ont toujours mené.
Souvenirs recueillis par Thierry (Gr. Pierre-Besnard)