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éditorial du nº 1262

Le jeudi 13 décembre 2001.

Le week-end prochain, les dirigeants européens se réuniront pour clôturer la présidence belge de l’Union européenne et examiner les exigences des faisceaux de groupes de pression et de gérants du capital, dont les flux déterminent les politiques à adopter afin que tout aille pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles. Le problème est que ce monde n’est pas le nôtre, et que pour la plupart d’entre nous, il n’est même pas possible d’y vivre décemment. Les habitants de l’Union européenne n’ont pas leur mot à dire sur la sauce à laquelle ils sont mangés.

Les dirigeants « démocratiquement » élus ont une vision particulière de la démocratie : un parlement élu au suffrage universel, dont les pouvoirs sont extrêmement limités, cache un autre parlement, virtuel celui-là, constitué des maîtres du capital, regroupés en faisceaux de pressions telle que la table ronde européenne qui, parce qu’ils contrôlent les flux de capitaux, contrôlent de fait l’économie et, par ce biais, imposent leurs lois.

Chez ces décideurs eu euro égale une voix, et l’individu n’est qu’une unité de consommation ou/et de production qu’il appartient aux États et aux médias de formater et de contrôler afin qu’il s’insère dans le modèle de société qu’ils jugent optimal pour leurs profits. L’État, pour ces profiteurs, doit se résumer à ces fonctions régaliennes de maintien de l’ordre (et à la socialisation des pertes de profit que leur décision pourrait engendrer) et si, pour ne pas laisser apparaître leur visage de monstre, ils laissent s’exprimer une certaine contestation, il faut que celle-ci reste superficielle et ne remette pas en cause leur modèle.

Nous, anarchistes, affirmons qu’un autre modèle est possible où chacun, maître de lui-même, participera à l’organisation de la société. C’est pourquoi nous serons présents à Bruxelles pour montrer que nous ne voulons pas de ce monde qu’ils nous préparent et nous imposent, et que ce n’est pas quelques aménagements superficiels qui pourraient le rendre plus humain, mais que nous voulons en changer les bases. Ils nous considèrent comme rien, montrons leur que nous sommes tout.