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André Maille nous quitte

Le jeudi 23 février 1978.

C’est encore un compagnon fidèle à nos idées qui nous quitte.

Conséquent avec lui-même, aucune forme de l’émancipation des hommes ne l’avait laissé indifférent.

Il avait compris qu’il n’existe pas une panacée, mais que la lutte est partout : culture individuelle, syndicalisme, pacifisme, anarchisme, sans parler de l’Espéranto, du néo-malthusianisme et de la propagande pour l’incinération.

Sans bruit, on l’a vu accomplir sa tâche dans ces divers domaines, avec sa bonhommie et son indéfectible foi dans une société libertaire.

Il faisait partie de l’équipe de la « Patrie Humaine » où je l’ai rencontré pour la première fois, et où déjà étaient défendues la cause des objecteurs et la thèse du désarmement unilatéral.

Après la guerre, il fut aux côtés de Louis Louvet dans la sortie de son journal « Contre Courant » qui fut le phare et le refuge des anarchistes durant les années 1951-1952, alors que des aventuriers « anarcho-politiques » nous avaient dépouillés de notre organe et de notre local.

Il fut aussi jusqu’à sa mort membre des « Amis de Sébastien Faure » dont il assuma avec dévouement la trésorerie, durant plusieurs années.

À notre tour de rappeler, avec le souvenir que nous gardons d’André Maille, celui d’un compagnon qui fut aussi un ami.

Maurice Laisant