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Gilbert Roth emprisonné

avril 1973.

Un militant libertaire, Gilbert Roth, chauffeur de taxi, est détenu depuis plus de deux mois et risque des années de prison.

Dans la nuit du 9 décembre, un notaire de Montmorency se fait dérober 1.300.000 francs lourds en titres dans son coffre-fort. Un gérant de bar, le « Bar-Hôtel-Dancing », déclare avoir vu deux individus sortir d’une cour proche de l’étude et se faire prendre en charge par un taxi. Mis en cause après une perquisition à son domicile, et malgré ses dénégations, Gilbert Roth venait de déposer un dernier client à Montmorency ; mais affirme n’avoir vu personne et n’avoir pris personne en charge.

Or, la police aimerait bien confondre Gilbert Roth, par le biais de cette affaire de Montmorency. En effet, elle a trouvé à son domicile des brochures, des tracts et des documents de propagande anarchiste. De là à conclure à la culpabilité de Gilbert, il n’y a qu’un pas que les enquêteurs se sont bien sûr empressés de franchir.

En la matière, il est bien évident qu’on cherche à neutraliser des militants par des prétextes les plus divers, et sans rapport avec leurs activités habituelles. La preuve : Joël Chapelle (insoumis à l’armée en 1971 et condamné à dix mois d’emprisonnement), qu’auraient bien voulu accuser lui aussi et qui se trouvait le soir du cambriolage en réunion, a été contraint de l’avouer pour établie sa non-participation à l’action dont on l’accusait. Il s’est alors vu proposer sa mise en liberté contre au moins une partie des noms et adresses des camarades avec qui il était en réunion…

De tels procédés sont inadmissibles.

Aujourd’hui n’importe quel militant peut être accusé de n’importe quoi (cambriolage ou autre) sans la moindre preuve, et sommé pour se disculper de donner des noms et des adresses.

Nous refusons de telles méthodes, qui hélas ne nous étonnent guère, et nous mettons en garde les camarades qui nous lisent sur ce moyen de répression dont nous risquons à tout moment d’être victimes.

De nombreuses personnalités ont apporté leur soutien à Gilbert Roth, réclamant sa mise en liberté et condamnant les emprisonnements arbitraires.

On peut écrier à Gilbert à l’adresse suivante : Gilbert Roth, 5832 cel. 74 — 7, rue Victor-Hugo, 95300 Pontoise

la rédaction