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« Fête le mur » à Troyes

Le jeudi 19 juin 1980.

Après la participation à la journée nationale de collage du 2 février, le collectif ne s’est pas dissout. Bien que les décrets d’application de la loi du 31 décembre 1979 ne soient pas parus, la menace d’étranglement de l’expression par voie d’affiches demeure.

Par le canal de la presse, les organisations suivantes : Amis de la Terre, Chair salée, Fédération anarchiste, Cités-Rencontres, Fédération des Motards en Colère, Groupe Femmes, Libre Pensée, Ligue des Droits de l’Homme, GLH, Ouverture 71 et Paysans-Travailleurs avaient appelé la population à venir coller des affiches sur l’un des « panneaux d’expression libre », place de l’Hôtel-de-Ville de Troyes, le samedi 31 mai à 15 h.

Chose dite, chose faite, et sous l’œil intéressé des passants, nous avons installé un immence panneau en carton, sur lequel nous avons pu coller nos affiches pendant qu’un tract était distribué sur la place de la Mairie.

Le texte de ce tract signalait le but de la manifestation : « Depuis toujours les murs ont eu la parole ! La liberté d’expression est un des droits fondamentaux des hommes ! Une société constituée d’hommes libres ne peut se concevoir sans expression libre ! L’État français (comme la plupart des autres États) essaie de limiter ce droit : monopole de la télévision et de la radio ; dépendance judiciaire ; menace sur le droit de manifestation ; loi sur l’affichage de décembre 1979.

À force d’interdictions, la vie publique va sombrer dans le conformisme et l’uniformité.

La liberté ne se divise pas ! »

À signaler que l’UC CNT s’était solidarisée avec la manifestation.

Groupe « Les Temps nouveaux » (Troyes)