Depuis le 23 avril, quarante travailleurs immigrés, sur-exploités et vivant dans des conditions misérables, luttent pour la régularisation de leur situation. Après avoir été vidés de la mairie annexe de Wazemmes (un quartier populaire de Lille), ils occupent actuellement l’église Saint-Pierre.
Sur bien des points, leur lutte est exemplaire :
- solidarité et unité : les travailleurs sans-papiers refusent toute négociation au cas par cas. Ils luttent pour une régularisation globale et sans conditions ;
- internationalisme : les travailleurs sans-papiers refusent l’aide de leurs consulats respectifs. Quelles que soient leur nationalité, ils ont conscience d’appartenir avant tout à la classe ouvrière ;
- action directe : les travailleurs sans-papiers s’organisent eux-mêmes, sans chef ni bureaucrate. Ils choisissent leur terrain de lutte, et quand c’est nécessaire, n’hésitent pas à recourir à l’illégalité.
bref, voilà des principes de lutte que le mouvement ouvrier français, en cette période de réformisme, n’applique plus que de temps en temps.
Les travailleurs sans-papiers ont besoin de notre soutien actif. En effet, la tâche est rude. Ils ont à lutter à la fois contre le pouvoir socialo-communiste, les patrons et même les syndicats. Ceux-ci, à la botte du gouvernement, siègent à la commission de régularisation et traitent les immigrés d’agitateurs et d’extrêmistes. Et dire qu’ils prétendent encore défendre les travailleurs !
Éric Dussart (FA Lille)