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Le groupe Regard noir de la FA

Le jeudi 19 février 2015.

Regard noir est un groupe de la Fédération Anarchiste fondé en 2011. Nous sommes de tendance communiste et synthésiste. Notre militantisme est principalement porté sur deux plans : le renforcement de notre organisation par une présence dans la rue et les luttes sociales, et la volonté d’implantation sociale et locale, seule garante de la propagation des idées anarchistes au sein du prolétariat.

Par communisme nous entendons la juste répartition des fruits du travail de la société suivant l’adage « de chacun selon ses besoins, à chacun selon ses moyens ». C’est-à-dire, par exemple, que nous ne pensons pas que la nécessité pour une personne de se nourrir se calcule en fonction du travail qu’elle est capable de fournir, mais en fonction du besoin qu’elle éprouve de manger. Nous n’entendons pas par communisme la vision totalitaire qu’en ont les marxistes autoritaires, nous voulons plutôt une société dans laquelle la propriété privée aurait été abolie, les moyens de productions mis en communs et gérés par les travailleurs eux-mêmes, sans contrôle étatique ni d’un parti.

C’est pour cela que nous sommes également anarchistes. Nous rejetons toute forme d’organisation basée sur l’exploitation ou la domination de l’homme par l’homme. Nous sommes donc viscéralement opposés à l’État sous toutes ses formes, à la religion même sous ses allures progressistes, et aux partis fus-sent-ils « de gauche » ou « communistes ». Nous défendons la création d’une société d’égaux, organisée de façon horizontale, dans laquelle les classes sociales auront été abolies. Nous défendons une forme d’organisation anarchiste particulière, venant de la tradition synthésiste. Bien qu’étant exclusivement communistes-anarchistes, nous considérons qu’il est nécessaire de travailler avec des groupes et des tendances anarchistes de traditions différentes de la nôtre. Nous sommes synthésistes car nous espérons réunir les libertaires au sein d’une Fédération Anarchiste, non pas pour gommer nos différences, mais pour renforcer notre action sur ce que nous avons en commun. Notre synthésisme passe par la reconnaissance de la diversité tactique : nous considérons que des pratiques militantes différentes des nôtres, ou sur d’autres thèmes dont nous sommes absents, sont une chance et non un frein à l’organisation.

Nous voulons l’avènement de cette société tout de suite, nous ne croyons pas au dépérissement progressif de l’État sous le règne d’une bureaucratie dictatoriale, fût-elle prolétarienne, que nous promettent les marxistes autoritaires. Nous sommes un groupe révolutionnaire. C’est-à-dire que nous rejetons le réformisme comme stratégie, et que nous pensons que c’est la structure même de la société actuelle qui est à détruire. Nous ne considérons pas d’avantage que des alternatives en actes ou autres expériences autogestionnaires suffiront à mettre à bas le capitalisme et l’État. De même que l’hypothétique grève générale ne suffira pas à faire disparaître les forces de répression et leurs dirigeants. Nous ne nions pas l’utilité de ces méthodes, mais nous considérons que sans une insurrection populaire capable de détruire les forces contre-révolutionnaire tous ces efforts ne serviront à rien.

Nous et nos projets

Le groupe Regard noir s’inscrit dans une dynamique d’activisme de rue en participant régulièrement à des manifestations et rassemblements, en faisant des collages réguliers ainsi que dans une volonté de formation intellectuelle et pratique, par le biais de lectures collectives, de formations théoriques et historiques, de formations physiques et d’un entretien sportif régulier.

L’objectif est d’asseoir une présence anarchiste dans les les luttes sociales, par le bas, toujours en soutien des opprimés et jamais pour les diriger. Cette pratique permet d’éviter le sectarisme, l’intellectualisme et donc l’inactivité. Recruter des forces militantes est un besoin essentiel, pour renouveler la dynamique et pérenniser l’action anarchiste. Nous ne recrutons pas sur des critères d’âge ou géographiques. Nous nous limitons cependant par soucis pratique à la région parisienne.

Si l’action et la présence des anarchistes dans les luttes sont une nécessité, elle ne se suffit pas à elle-même et n’est qu’une partie d’une pratique communiste anarchiste. Pour répandre nos idées au sein du prolétariat, il nous faut nous implanter localement par une action sociale. Cela nécessite des locaux. Nous avons pour but à court terme d’ouvrir un lieu, dans un quartier prolétaire parisien, pour ren-forcer notre présence. Ce lieu sera aussi bien un local politique, qu’un lieu culturel et solidaire. Il sera en quelque sorte, un centre social anarchiste.

Il ne s’agit pas d’abandonner la présence dans la rue, pour une présence locale. Mais bien de renforcer l’une et l’autre, et de les crédibiliser.

Nous sommes ainsi volontaristes. C’est-à-dire que nous pensons que la volonté prime sur l’intelligence et l’action sur la pensée intellectualiste. Nous ne voulons pas prévoir l’histoire par des concepts philosophiques, nous voulons être acteurs. Nous n’attendons pas la révolution, qui n’est pas un moment précis et prévisible. Nous utilisons chaque occasion de faire avancer les idées anarchistes, et d’engager le prolétariat vers la solidarité et l’unité autour de ses intérêts de classe. Nous pensons que la révolution sociale est un chemin gradué d’étapes qui nécessite un apprentissage à la liberté et à l’égalité dans la solidarité. Nous rejetons l’idée qu’il faudrait une minorité de radicaux violents pour permettre l’insurrection. Nous affirmons au contraire que l’insurrection ne peut être le fait que du prolétariat conscient de son oppression et que notre rôle est de participer à son éducation, donc à notre propre éducation à la liberté, l’égalité et la solidarité, c’est-à-dire au communisme anarchiste.

Le groupe Regard noir
http://regard-noirtoile-libre.org


propagande du groupe Regard noir de la Fédération anarchiste