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La Fédération anarchiste dans le Gard et le Vaucluse

Le jeudi 22 janvier 2015.

Un groupe de militants et militantes de la Fédération anarchiste est apparu dans le Gard en 1984. Au gré de ses fortunes, ce groupe évolua en 2000 vers l’actuel Groupe Gard Vaucluse de la Fédération anarchiste. Il réunit, comme son nom l’indique, des hommes et des femmes à l’échelle de deux départements, et cela afin de répondre aux besoins de regroupements des uns et des autres. Pour la plupart d’entre nous, il s’agit à la fois d’un ancrage individuel dans un collectif anarchiste, un ancrage collectif à une fédération de groupes partageant nos objectifs, et une volonté de résister à l’ambiance générale d’un repli sur soi doublé d’une désespérance à lutter contre une organisation révoltante du monde.

Nous sommes organisés comme bien des groupes anarchistes à partir de statuts, de modalités de fonctionnement répartissant entre nous les responsabilités techniques afin de faciliter le partage et le contrôle des tâches effectuées. De fait, nos différences d’âge et de milieu permettent une richesse de pratique et de réflexion, et nous nous retrouvons dans le but de partager nos visions anarchistes entre et autour de nous, mus par nos affinités et notre volonté de transformation sociale et économique. Pour nous — et nous ne sommes pas les seuls, heureusement ! — un groupe anarchiste se doit d’être le plus fidèle possible aux pratiques et aux buts poursuivis. À ce titre, notre groupe associe des hommes et des femmes qui oeuvrent à partir des valeurs et des méthodes libertaires en faveur d’une société autogestionnaire et fédéraliste libertaire, débarrassée du capitalisme et des autoritarismes, et qui tendent vers l’abolition des dominations sociales, économiques, sexuelles, raciales… Nous accueillons les per-sonnes aux recherches semblables aux nôtres.

Parce que nous avons une vision de l’anar-chisme organisé et social, nous sommes aussi en réseau avec nos camarades fédérés de la région (Hérault, Bouches-du-Rhône, Ardèche, etc.). Nous participons autant que possible à la vie et à l’animation de la Fédération anarchiste en participant à ses instances internes, en écrivant des articles pour Le Monde libertaire… La plupart du temps nous essayons de travailler avec d’autres acteurs du mouvement social local, libertaire, mais pas seulement. Cela nous permet de construire, de confronter et d’élargir nos champs d’action et de réflexion. Notre conception et notre pratique de l’anarchisme nous poussent aussi, individuellement autant que collectivement, à être observateurs et à rester ouverts aux mouvements et aux idées qui font notre temps. Nous nous confrontons au réel et nous débattons avec les gens à partir de notre culture politique, de nos pratiques et de nos ambitions de transformation sociale, sans sectarisme, mais sans jamais délaisser notre culture politique anarchiste.

Logiquement, nous nous investissons dans des mouvements et des groupements compatibles avec nos objectifs. Et ceux ou celles d’entre nous qui le souhaitent ou le peuvent s’investissent également à titre personnel dans les questions et mouvements de leur choix. Nous avons ainsi pu œuvrer collectivement à des manifestations liées à l’autogestion, l’anti-fasciste, les luttes zapatistes, les luttes contre le nucléaire civil et militaire, la défense des droits sociaux… Et nous sommes présents à titre individuel sur les terrains du syndicalisme, de la lutte contre les idées réactionnaires, de l’autogestion de groupements d’achats alimentaires, du soutien concret au mouvement zapatiste, de l’organisation de Horizons, la féria du livre de la critique sociale et des émancipations de Nîmes, de l’organisation de concerts… Nous rejetons toute attitude — souvent érigée en image d’Épinal — de l’anarchiste exalté et asocial, et nous privilégions la construction sociale, la réciprocité des échanges, et l’argumentaire sans anathèmes, dans une démarche ouverte aux autres. Nous ne cautionnons pas l’attitude du repli sur soi appuyée par une sacralisation du discours anarchiste qui a souvent cours dans les groupes libertaires.

Nous organisons aussi souvent que possible des réunions publiques sur des sujets d’actualité ou sur des questions plus spécifiquement de façon anarchiste. Nous n’envisageons pas d’être des activistes anarchistes ou des gens déconnectés des réalités de leur temps ; la pensée et l’action sont donc des outils complémentaires. Des livres ou des films qui firent l’actualité nous ont permis d’accueillir Norman Baillargeon puis Philippe Pelletier sur l’anarchisme, Yannis Youlountas au sujet de la Grèce en lutte, Ronald Creagh qui nous parla de Noam Chomsky, Jean-Jacques Gandini pour la désobéissance, Larry Portis sur le fascisme… pour les plus connus d’entre eux.

Notre principal outil de communication est le blog : www.fa-30-84.org

Groupe Gard-Vaucluse de la Fédération anarchiste