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Paris

« Salon du libre antifasciste »

Le jeudi 13 mai 1993.

À Paris, les 8 et 9 mai s’est tenu le premier « Salon du livre antifasciste ». Cette heureuse initiative de Ras l’Front, soutenue par de nombreux auteurs, éditeurs, librairies (dont celle du Monde Libertaire), revues et professionnels de l’imprimerie et de la presse, a donc permis au public de rencontrer ceux qui, dans le monde de l’écrit, traquent la bête immonde. Au travers des stands, des forums (« Auteurs et éditeurs contre le fascisme », « Mémoire du fascisme en France : l’historien, les archives et l’État », « Contre les maux et les desseins fascistes, quels langages ? », « L’engagement des intellectuels contre le fascisme »), mais aussi d’un concert de jazz contre le fascisme (original non ? et pourtant si naturel pour une musique inventée par les descendants des esclaves noirs américains), chacun aura pû se rendre compte de la richesse de la littérature s’attaquant au fascisme mais aussi de la profondeur de l’engagement de ses protagonistes. « Face aux négationistes qui réfutent les preuves du génocide, aux tenants de l’Ordre moral qui censurent les livres dans les bibliothèques, et ceux qui rêvent d’interdits professionnels pour les journalistes d’investigation, l’écriture est un devoir », nous dit avec raison Jean-Yves Camus, co-auteur avec René Monzat des Droites nationales et radicales en France (Presses universitaires de Lyon). Certes, la plupart des grandes maisons d’éditions étaient absentes, mais vous auriez pu rencontrer, par exemple, au stand des éditions Manya notre camarade Thierry Maricourt, qui présentait son dernier ouvrage, Les nouvelles passerelles de l’extrême droite (129 F, en vente à notre librairie), sur les appels du pied lancés par l’extrême droite, via les discours négationistes, identitaires ou sociaux vis-à-vis de certains militants de gauche, d’ultra-gauche ou libertaires. Un ouvrage très sain, comme ce salon, d’ailleurs.

Bertrand Dekoninck