Le samedi 20 avril, le comité DAL de Lille a organisé la réquisition d’un immeuble situé rue du Magasin, dans le quartier du Vieux-Lille, pour reloger six familles sans logement ou mal logées. Cet immeuble du patrimoine municipal avait été revendu récemment à une société privée. Dimanche [mardi], les familles ont été contraintes de quitter ce lieu.
Le lendemain, un nouvel immeuble a été investi dans le quartier Vauban. Cet immeuble luxueux avait servi de bureaux à EDF et appartenait de même à la municipalité de Pierre Mauroy et Martine Aubry. À moins qu’il n’ait déjà été revendu à une société privée parisienne, afin d’en faire des logements en accession à la propriété.
Les militants du DAL subodorent une politique municipale de revente du patrimoine à des marchands de biens. Ils avancent comme explication le financement de la part municipale du déficit du complexe commercial et financier EuraLille (90 millions en 1995, dont 9 millions à payer par la municipalité, grande fierté de Pierre Mauroy, qui prétendait par ce projet préparer l’avenir de la ville. Faut-il regarder aussi du côté de la candidature de la capitale flamande pour les Jeux Olympiques de 2008, alors que cette année, la municipalité s’est excusée par lettre personnelle auprès de chacun de ses administrés d’une probable hausse importante des impôts locaux ?
Chacun a les priorités qu’il veut, et le logement des quelque 1 500 sans-abri ou mal-logés de Lille peut sans doute attendre l’hiver prochain. La saison est particulièrement douce en ce moment…
Bertrand Dekoninck (gr. Humeurs Noires - Lille)