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éditorial du nº 1104

Le jeudi 11 décembre 1997.

Il s’appelait Jean-Marc. Il avait 18 ans. Habitait la banlieue est de Lyon. Mort à la suite d’un racket qui s’est mal fini, pour une chaînette et 100 balles. Nous ne pouvons que déplorer cette mort stupide et inutile. Et nous déplorons tout autant les récupérations politiciennes de la part du F.N. et du P.S., qui par la présence de Ségolène Royal se trouvait comme par hasard dans la manifestation qui a rassemblé plus de 4 000 personnes le vendredi 5 décembre.

Il s’appelle E.A.S. Ernest-Antoine Seillière. C’est lui le futur « tueur » du C.N.P.F. Enfin présenté comme tel, et qui depuis quelques temps multiplie les déclarations de « guerre » à l’encontre de son ex-pote énarque Jospin. Il veut « le faire tomber sur les 35 heures ». Pour ce faire, le C.N.P.F. organise durant toute cette semaine des états généraux dont le titre est évocateur : « Temps de travail : tout le monde ne chausse pas du 35 ! » Quels blageurs, ces patrons ! Ce sont les travailleurs qui devraient leur mettre des coups de pied au cul ! Tout cela pour dire que la violence organisée par ces décideurs — comme ils se nomment eux-mêmes — est la première de toutes les abjections. Le système capitaliste a créé les inégalités sociales et économiques, et les ressentiments de ceux qui n’ont rien. Il nous faut abattre ce système inégalitaire ! Parce que mourir pour des broutilles est impensable. Alors que les responsables s’arrogent le droit de déréglementer, de pressurer, de précariser les travailleurs, d’appauvrir chaque jour des milliers de personnes, de les pousser dans leurs derniers retranchements.

Oui, messieurs les patrons du privé ou de l’État, nous ne vous laisserons pas faire. Parce que nous ne voulons pas de ce système économique !