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éditorial du nº 1313

Le jeudi 27 mars 2003.

Dans les années 70 les réserves de pétrole brut étaient d’environ 300 milliards de barils, ce qui représentait 30 ans de consommation. La prospection et les techniques d’extraction ont beaucoup progressé, mais la consommation aussi. Un jour, il n’y aura plus de pétrole.

L’industrie du pétrole a véritablement commencé en 1859 avec le premier forage d’un puits par l’industriel Edwin Drake en Pennsylvanie. Depuis, la part des États-Unis dans la production n’a cessé de baisser, pour être aujourd’hui très largement dépassée par les pays du Proche et Moyen Orient, avec en tête l’Arabie Séoudite, suivie de l’Irak.

Un empire est composé d’une poignées d’individus qui imposent leur volonté sur une quantité bien plus grande d’autres individus. La plupart du temps, pour ne pas dire toujours, cette domination se passe de consentement. Les individus soumis ne choisissent pas leur soumission. Il arrive parfois qu’ils la contestent. Il s’agit pour l’empire de garder le contrôle, quoi qu’il arrive. La volonté de l’empire n’admet pas la contestation. Et le contrôle nécessite de l’énergie. Des masses d’énergie pour occuper le monde, à travailler, à consommer. Et tous les moyens sont bons pour accaparer l’énergie nécessaire, parmi lesquels la guerre. Donc, c’est la guerre. Une guerre de plus, pour qu’un empire reste en place. Et qu’importe les conséquences pour les populations de la planète. Quand cet empire s’écroulera, un autre émergera sans doute. Quelques-uns se préparent déjà pour la relève. Au final, une nouvelle poignée d’individus imposera sa volonté sur le reste du monde. Au nom de quoi ? Rien. Seule la force justifie l’existence des empires. Seule la force justifie l’existence des empires. Seule la force impose à une majorité d’êtres humains de vivre avec trois fois rien pendant que d’autres s’empiffrent de richesses à en mourir, abrutis par des médias prompts à tuer en eux toute réflexion et toute velléité de destruction de l’empire, tandis que les autres, quand bien même ils le voudraient, ne pourraient rien y faire, dépossédés de toute richesse qu’ils sont.

Demain, il n’y aura plus de pétrole. Une autre forme d’énergie aura pris sa place. La Terre, pressée comme un citron, n’aura plus d’énergie à fournir, et on devra se tourner vers le soleil, par exemple. Comment fera l’empire de l’époque pour imposer au monde son usage exclusif, alors que le soleil brille à peu près partout de la même façon ? La violence actuelle risque de paraitre bien pâle en comparaison… Quel monde toute cette folie vat-t-elle laisser, si on ne fait rien pour l’arrêter ?