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éditorial du nº 1314

Le jeudi 3 avril 2003.

Alors que la guerre fait rage en Irak, focalisant l’attention des peuples du monde entier, les capitalistes ont les mains libres pour fomenter leurs plans de licenciements et autres restructurations sans rencontrer de résistance. Voilà bien l’utilité de la guerre, favoriser une relance économique et préserver au capital son avantage sur le front social.

Sous prétexte de crise économique engendrée par le prétendu manque de confiance des milieux financiers qui craindraient la pénurie d’or noir, les banques et grosses compagnies internationales retiennent leurs capitaux.

Cependant, les négociations pour la reconstruction battent leur plein, et cela avant même que la destruction ait commencé. À se demander si les compagnies spécialisées dans la reconstruction ne sponsorisent pas directement les missiles utilisés pour démolir les chantiers sur lesquels ils ont jeté leur dévolu.

La guerre sociale, elle, ne s’interrompt pas et les lois renforçant la précarisation des salariés passent quasiment inaperçues. Le Conseil d’État propose de sa propre initiative de casser le statut de fonctionnaire de ceux qui ne participent pas aux fonctions régaliennes de l’État (c’est-à-dire tous sauf les militaires, les magistrats, les forces de police et les agents de l’administration pénitentiaire).

Loin de ne concerner uniquement que les salariés en question, une telle mesure remettrait en question le principe même du service public, qui, abandonné à la logique du profit capitaliste, entrainerait bientôt l’élargissement du fossé des inégalités sociales. Ce statut, institué à l’issue de la Seconde Guerre mondiale pour permettre le reconstruction d’un État fort, n’est effectivement plus nécessaire au développement du capitalisme.

Ne nous laissons pas assourdir par le bruit des bottes, sachons rester vigilants pour ne pas nous laisser vaincre dans cette guerre sociale permanente que nous livre le capitalisme, qui chaque jour asservit des milliards d’hommes et de femmes.