Accueil > Archives > 1990 (nº 771 à 808) > .791 (28 juin-4 juil. 1990) > [éditorial du nº 791]

éditorial du nº 791

Le jeudi 28 juin 1990.

Ça faisait longtemps qu’ils n’avaient pas bavé… Les flics se sont rattrapés la semaine dernière. C’est un jeune roumain, vivant en Italie, qui en a fait les frais.

Le nouveau cow-boy s’appelle Jean-Louis Scombart de l’« antigang » de la PJ. Comme ses illustres prédécesseurs, il a été inculpé d’homicide involontaire, et laissé en liberté. On n’emprisonne pas les flics comme cela. Un peu d’ordre quand même !

Pour son avenir professionnel, il ne faut pas s’inquiéter : s’il n’en rajoute pas, la grande famille le blanchira ! Un bon avocat pourra justifier d’une « légitime défense subjective » comme pour le policier Burgos, auteur de la bavure rue Mogador, en 1986. Le procureur compatira. Parallèlement, la flicaille pourra à loisir charger la victime : « c’était un énième ennemi public nº 1 … escroc aux multiples identités … même pas français ! ».

Rue Mogador, la « légitime défense subjective » consistait à tirer sur Loïc Lefèvre alors qu’il se trouvait, selon l’expertise, soit de profil soit de trois quarts dos, et courait. Boulevard Saint-Michel, c’est à terre et maîtrisé qu’allait être tué l’« horrible suspect » !

Malik Oussékine, Loïc Lefèbvre, quelques kanaks par-ci, par-là…

Quand on a un képi, le casque ou le fusil mitrailleur pourquoi faire dans la nuance ? Et puis, au fil des « bavures », on s’habitue ! Cela ne fait plus la une des journaux ! Quelques réactions pour la forme et la vie continue !

Moralité : dans la série noire l’État et sa police, mieux vaut être en uniforme et bien armé, que, au choix : femme, immigré, délinquant, citoyen (Veuillez supprimer les mentions inutiles).