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Aux travailleurs de la terre

octobre 1954.

Les Travailleurs de la terre sont actuellement le plus défavorisés du point de vue salaire. Et il existe des différences extraordinaires entre les travailleurs agricoles suivant qu’ils résident dans une région ou dans une autre. Dans beaucoup de régions, les propriétaires terriens se considèrent encore comme de petits seigneurs. Des ouvriers agricoles couchent encore dans les écuries, sont payés à la journée et ne bénéficient d’aucun congé payé, bien que l’État est fait une loi à ce sujet.

D’un autre côté, le dégout de la terre atteint même ce que nous pouvons appeler l’« artisan agricole » c’est-à-dire le petit fermier travaillant seul et qui doit succomber devant les gros propriétaires terriens qui emploient un matériel moderne au détriment du salaire de leurs ouvriers agricoles.

Dans ce régime de profit, seul l’argent est roi et le modernisme en matière agricole comme en matière industrielle s’emploie sur le dos des travailleurs.

Des camarades anarchistes ont bien tenté de créer des communautés agricoles, mais ils se heurtent à la fois à la rapacité des gros propriétaires terriens, à l’incompréhension de l’« artisanat agricole » et à l’ignorance de la grosse majorité des travailleurs agricoles désarmés.

Les travailleurs des villes eux aussi y sont pour quelque chose, ils n’ont pour ainsi dire aucun lien avec les travailleurs de la terre sur le plan syndical. Et les partis politiques de gauche prônent le système de propriété et de profit dans le seul but de gagner des voix dans les foires électorales auprès des paysans, comme ils emploient ce système auprès des commerçants.

Les travailleurs de la terre doivent s’unir aux autres travailleurs pour mettre fin à l’exploitation du patronat. L’anarchisme est le climat rêvé pour créer cette communauté de vue.

Alexandre Duchesne