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Pillage partout, Bush nul part !

Le jeudi 17 avril 2003.

NOS AMI(E)S de Bagdad découvrent en ce moment,
avec un plaisir communicatif une vieille pratique
anarchiste : la récupération individuelle. Ceux qui
aiment la liberté dans le monde entier ne peuvent
que se réjouir avec eux, en espérant que cette pratique festive et antimercantile se répande au plus vite
sur tous les continents.

Les autorités américaines ont officiellement
octroyé une heure de pillage légale à leurs troupes
« pour rapporter des souvenirs à la maison ». Elles
ont fermé les yeux sur la vengeance des citoyens de
Bagdad. Comment ces autorités pourraient-elles
refuser à leurs propres pauvres, ce qu’elles encouragent dans les pays conquis ?

Nous attendons donc avec impatience le prochain soulèvement des quartiers défavorisés des
États-Unis, par exemple Watts à Los Angeles, où au
moins une fois par décade les noirs, alliés aux blancs
les plus pauvres, s’insurgent pour faire payer le prix
du mépris aux zones urbaines de luxe.

Dans certains quartiers deWashington, la mortalité infantile est égale à celle de certains pays du tiers
monde. On ne s’étonnera pas alors, que la violence
anti-riche explose dans les quartiers défavorisés des
villes les plus argentées du monde. Du côté du tiers
monde, saluons à l’avance les pillards de la révolte,
qui vengeront les victimes d’un pillage rationnel,
méthodique et institutionnel.

Tandis que les médias s’excitent sur la fête des
pauvres de Bagdad, qui va vous montrer les trafics
des antiquaires de NewYork ? Ils financent déjà, dans
le monde entier, la mainmise illégale sur les œuvres
d’art du patrimoine universel : trésors khmers du
Cambodge, tombes mayas du Guatemala, etc. Ils se
sont déjà constitués en « pool » pour se redistribuer
les œuvres d’art volées en Irak et importées illégalement vers les galeries de la Grosse Pomme, avec les
complicités que l’on imagine.

Hélène Schwartz et Patrick Schindler