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Chez les cheminots

octobre 1954.

Un régime humanitaire sur le paiper

Faisant esprit d’« humanité » sur le papier, la SNCF a édité à l’intention de la hiérarchie, une brochure ayant pour titre Les Milles et une choses de notre métier, Région Ouest [impr…]. On lit dans cette brochure la question suivante :

« À-t-on eu le souci dans toute la mesure du possible de concilier les nécessités du service avec les désirs des agents découlant de leur vie familiale ? »

Et évidemment, chaque chef de dire que ça va bien dans son secteur. Pourtant les plaintes des cheminots sont nombreuses et le ci-devant [A.] et son sous-ordre [F.], qui suppriment le personnel et établissent des heures de service à rallonges avec la complicité des syndicats de masses, se moques éperdument des désirs des agents. Marche ou crève, telle est leur devise.

H.R…, H.R…

D’un autre point de vue humanitaire, la SNCF nous montre ce qu’elle entend par là, toujours dans l’arrondisement du ci-devant [A.], au triage d’Achères, où le temps de 20 minutes qui doit être alloué pour le casse-croute à tout cheminot faisant huit heures consécutives de travail, passe régulièrement à l’as. Ceux qui veulent casser la croute quand même doivent le faire en marchant, les mains pleines de cambouis. Et nos « braves délégués » que font-ils… que disent-ils ? Rien… absolument rien.

L’Activité syndicale

Parait que les bonzes cégétistes du Chemin de fer se plaignent de la désertion des cheminots de leurs réunions syndicales. Ces gens-là n’ont pas encore compris que le syndicalisme ce n’est ni la CED, ni la guerre d’Indochine, ni Moscou, ni la politique. Le syndicalisme, c’est la lutte pour la suppression du salariat et du patronat. Nos bonzes ont oublié cela depuis longtemps…

Raymond Beaulaton