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Une Bonne Claaac au G8

Le jeudi 17 avril 2003.

En vue des mobilisations d’opposition et de résistance au sommet du G8 qui se tiendra en France, à Évian, en Haute-Savoie les 1er, 2 et 3 juin 2003, mais aussi précédemment à Paris du 25 au 27 avril pour les questions spécifiques à l’environnement, des organisations libertaires et anarchosyndicalistes (Organisation communiste libertaire, Alternative libertaire, Fédération anarchiste, Organisation socialiste libertaire, No Pasaran et des syndicats de la Confédération nationale du travail) ont impulsé la création d’une Convergence des luttes antiautoritaire et anticapitaliste contre le G8 (Claaac G8 !). Cette convergence est actuellement en cours d’élargissement au plan international.

Pour l’autonomie d’un mouvement social révolutionnaire !

La Claaac G8 ! entend développer des perspectives alternatives de rupture avec les logiques capitalistes et autoritaires qui mettent en coupe réglée la vie quotidienne des populations partout sur la planète. L’objectif est simple, faire exister un pôle politique et syndical anticapitaliste, antiautoritaire et révolutionnaire qui soit autonome des courants réformistes, des ONG ou de tous ceux qui veulent simplement humaniser le capitalisme. L’enjeu est de taille à l’heure où les partis de gauche, toutes tendances confondues, tentent de s’emparer du mouvement né des rassemblements populaires antimondialisation, souvent basés sur des pratiques d’action directe, pour mieux le canaliser tout en s’en servant de marchepied électoral.

D’un côté la social-démocratie, sous sa version réformiste, tente de retrouver un semblant de légitimité en s’impliquant dans ce qu’elle nomme le mouvement alter-mondialiste. D’un autre côté, la social-démocratie, sous sa version « révolutionnaire » (l’extrême gauche et la LCR en particulier) joue sur tous les tableaux, celui du consensus unitaire le plus large possible comme celui des espaces de radicalités, afin de favoriser son intégration dans le champ de la gauche institutionnelle tout en se présentant comme un aboutissement électoral pour le mouvement social. Dans un tel contexte, à nous de nous démarquer par nos analyses, nos pratiques et nos initiatives afin de prouver que les libertaires peuvent représenter une force non négligeable actuellement.

Unis pour agir !

En effet, l’initiative de la Claaac peut s’avérer être un véritable atout pour notre mouvement à court comme à plus long terme. Les organisations libertaires ont su montrer que par-delà leurs spécificités et leurs différences, elles savaient se retrouver sur l’essentiel, chercher avant tout ce qui les rassemble plutôt que ce qui les divise, parler et agir collectivement sur un objectif précis. Nul doute que, si cette campagne est menée à bien jusqu’à la fin, nous aurons eu plus de poids et d’audience que la simple addition de nos réseaux respectifs et qu’il en restera des traces pour les luttes futures que nous aurons à mener.

Nous pensons, en effet, que nos organisations tout comme bien d’autres structures de luttes de base (collectifs, syndicats, groupes spécifiques) peuvent, au-delà de références idéologiques, converger sur des éléments fondamentaux comme le refus de la délégation de pouvoir et notamment de la voie étatique du changement social, l’auto-organisation et l’autonomie du mouvement social sur des bases antiautoritaires ou encore l’action directe révolutionnaire et la désobéissance sociale.

Une campagne commune

Afin de se donner les moyens de diffuser ces idées et pratiques, la Claaac a lancé depuis le 1er mars une vaste campagne de mobilisation.
Plus de 30 000 affiches et autocollants ont été imprimés, des tee-shirts sont disponibles et le premier numéro d’un journal de mobilisation est diffusé à près de 20000 exemplaires en attendant le numéro 2 qui devrait sortir pour les mobilisations contre le sommet de l’environnement à Paris, fin avril.

La campagne de la Claaac est axée sur cinq grands thèmes qui sont apparus comme centraux aujourd’hui dans nos luttes, dans nos refus comme dans nos revendications, tout comme dans ce que symbolise le G8.

Le refus du capitalisme car le G8 regroupe les gouvernements des 8 pays les plus riches et industrialisés du monde, et il impose un ordre mondial au profit d’une minorité richissime et au détriment d’une immense majorité d’individus asservis et opprimés. Le refus des guerres et du militarisme car le capitalisme c’est la guerre et, comme nous l’avons dit, le capitalisme c’est en partie le G8. Et l’actualité est bien là pour nous rappeler la pertinence de cette analyse. Le refus du patriarcat car les logiques capitalistes provoquent, en particulier, une globalisation et une régression de la situation des femmes dans le monde. Face à ces refus, la Claaac privilégie de mettre en avant les revendications pour la liberté de circulation des personnes et de promouvoir la pratique de l’action directe dans les luttes.

Évian… Évian !

La campagne de la Claaac doit culminer, fin mai et début juin en Haute-Savoie, dans la région d’Évian lors de la tenue du sommet du G8 et durant les jours qui précédent. Les organisations signataires de la Claaac se sont en effet engagées à mener ensemble un certain nombre d’initiatives qui se dérouleront toutes dans la région de Genève et Annemasse, Évian étant inaccessible pour cause de zone militarisée, « zone rouge » coincée entre les Alpes et le lac Léman, sans voie d’accès possible.

Dès le mercredi 28 mai, la Claaac sera pleinement investie dans le Village alternatif, anticapitaliste et anti-guerre (Vaaag, voir encadré) où elle participera à l’animation de la vie du village, aux différentes initiatives qui s’y tiendront comme le Forum des luttes sociales animé par nos camarades de la CNT et y animera ses propres débats. Le jour de l’ouverture du G8, le dimanche 1er juin, la Claaac apparaîtra sous la forme d’un cortège unitaire noir et rouge dans la manifestation de masse qui devrait normalement être transfrontalière en partant de Genève pour traverser la frontière et la ville d’Annemasse pour se rendre sur la route qui se dirige vers Évian. En coordination avec la fin de cette manifestation, toute une série d’actions de blocage des accès du sommet sera mise en place. Enfin, la veille, la Claaac devrait participer à une initiative populaire dénommée « le feu au lac » qui vise à encercler le lac Léman de feux festifs et protestataires.

Donnons-nous les moyens de réussir

En attendant d’être à Évian, il nous faut faire vivre cette campagne et rassembler le plus largement possible autour de la Claaac tous ceux et toutes celles qui sont attaché(e)s à l’affirmation d’un mouvement libertaire et révolutionnaire.

Dans la pratique, la Claaac fonctionne sur deux niveaux : un niveau national/international, où chaque organisation, collectif, syndicat signataire de notre appel participe afin de coordonner notre campagne dans son ensemble, et un niveau local avec la mise en place de collectifs de la Claaac qui regroupent sur une zone géographique les organisations mais aussi les collectifs et les personnes qui souhaitent s’impliquer dans la Claaac. Ces collectifs s’occupent à relayer sur le terrain la campagne et à élaborer des propositions pour les réunions de coordination nationale. Localement, des collectifs se sont déjà constitués sur plusieurs villes, départements ou régions.

Alors si vous avez envie de participer à la mobilisation contre les saigneurs du monde n’hésitez pas à prendre contact avec nous afin de rejoindre la Claaac et sa campagne.

David


CLAAAC G8
la Plume noire, 19, rue Pierre-Blanc, 69001 Lyon
claaacg8@claaacg8.org
www.claaacg8.org