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Tchernobyl a 17 ans

Le jeudi 17 avril 2003.

UNE ZONE d’exclusion de 30 km a été définie
autour de Tchernobyl et totalement évacuée. Au
total, environ 400000 personnes ont dû être
déplacées et relogées. Malgré cela, entre 7 et 9 millions de personnes vivent sur les territoires reconnus contaminés de trois États : au moins
155000 km2 (le tiers de la France). Près de
800000 « liquidateurs » dont l’âge moyen était de
33 ans ont participé au « nettoyage » de la zone de
l’accident et sont montés sur le toit de la centrale
pour rejeter les débris de l’explosion à l’intérieur ;
ceux-ci se découvrent des « excès » de cancers et
décèdent souvent avant leur 50e année ; la vice-présidente de la santé ukrainienne s’est déclarée préoccupée par la mort prématurée de ces ouvriers…
Dès 1990, 67 % des « liquidateurs » étaient reconnus malades. Quelques 3 millions et demi de personnes, dont plus du tiers sont des enfants, ont été
affectées par le désastre, qui a multiplié le nombre
de cancers par dix dans les zones contaminées. Les
enfants contaminés ont 17 fois plus de risques de
tomber malade que les autres. Les malformations
congénitales, notamment celles du cerveau, et les
anencéphalies (absence de cerveau) ont doublé en
Biélorussie depuis la catastrophe. Dans certaines
régions, on trouve difficilement un enfant en
bonne santé. Par exemple, 70 % des 2000 enfants
contrôlés.

Coût financier

De 1986 à 1991, l’Union soviétique a consacré
5,7 millions de dollars à la réparation des dommages. Les conséquences deTchernobyl absorbent
régulièrement près de 25 % du budget de l’État
biélorusse, et jusqu’à 10 % du budget ukrainien.
Le sarcophage d’urgence qui renferme le réacteur
de Tchernobyl est constitué de 300000 tonnes de
ciment et 600 tonnes d’acier. Il avait été construit
pour une durée de 30 ans, mais dès les premières
années sa structure a commencé à se fissurer… Le
coût total des dommages causés par Tchernobyl
sur 30 ans est estimé à plusieurs centaines de milliards de dollars. Un accident majeur peut donc
faire « exploser » le prix du kWh d’électricité
nucléaire quand on répercute son coût réel.

(Mal)-traitement de l’information

Tout le monde sait (et l’Europe entière en rit
maintenant) que grâce entre autre au Pr. Pellerin,
le nuage s’est arrêté à la frontière française. Seule la
CRII-RAD, organisme indépendant de mesure de
la radioactivité créé à ce moment-là, a publié dès
juin 1986 des cartes de la radioactivité tombée sur
la France. Ces valeurs de contamination ont été
reconnues 13 ans plus tard par l’institut de protection et de sûreté nucléaire. 17 ans après la catastrophe, l’AIEA (agence de l’Onu pour la
promotion de l’énergie nucléaire dans le monde)
ne comptabilise toujours que 31 décès liés à
Tchernobyl. Directeur de l’AIEA à l’époque,
M. Hans Blox a déclaré en août 1986 : « même s’il
y avait un accident de ce type tous les ans, je considérerais le nucléaire comme une source d’énergie
intéressante vu son importance. »

source : Réseau sortir du nucléaire


Quelques manifestations dans tous les
départements :
Lyon, 26 avril 14 heures, place Antonin-Poncet
Toulouse, 26 avril 14h30, place du Capitole
Angers, 25 avril 22h30, rue Fourré