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Italie

Attentats et arrestations contre les anarchistes

Le jeudi 18 octobre 2001.

Le centre Pinelli de Gênes touché par un attentat. Des arrestations dans tout le pays pour empêcher une initiative contre la guerre. Le centre social Pinelli, du quartier de Molassana de Gênes, qui servit de base logistique aux « anarchistes contre le G8 » lors des journées de manifestation, a été dévasté par un incendie provoqué par un cocktail Molotov. Cette attaque, intervenue dans la nuit du 15 au 16 septembre, a provoqué des dommages importants : le matériel informatique est détruit et l’installation électrique dévastée. La même nuit et dans la même ville, un autre cocktail Molotov a détruit les témoignages affichés place Alimonda, en hommage au jeune Carlo Giuliano, tué par un carabinier durant le G8. La piste la plus vraisemblable pour chercher les auteurs de ces attaques semble être celle de l’extrême droite.

Mais deux jours plus tard, le 18 septembre, l’État italien organisait un vaste coup de filet dans les milieux anarchistes de nombreuses villes de la péninsule : Milan, Pise, Turin, Cuneo, Sardinia, Modena, Trieste, Padoue, Venise, Aoste, Nuoro, Cagliari, Grosseto, Cuneo, Firenze, Catania, Orvieto, Mestre, Vittorio Veneto, Sacile y Mondovi. Une centaine de perquisitions, soixante mises en examen, des arrestations, dix-sept inculpations pour « association subversive » : c’est le résultat de cette opération. Officiellement, cet énorme dispositif avait pour objet de rechercher des membres d’une « organisation anarchiste insurrectionnelle ». En fait, nombre des personnes soupçonnées par la police sont investies dans le soutien aux prisonniers grecs mais aussi espagnols du régime d’isolement FIES.

Enrayer la mobilisation anarchiste ?

Prévue de longue date, une initiative contre le sommet de l’OTAN en Italie des 26 et 27 septembre par le collectif contre Aviano 2000 était prévue. Ces initiatives devaient culminer le 29 septembre à Naples mais aussi à Rovedero in Piano. Elles sont aussi dirigées contre la présence de bases de l’Alliance atlantique en Italie (base d’Aviano). Cette présence militaire, selon le collectif Aviano 2000, pourrait servir de point d’appui à une riposte militaire américaine en Afghanistan. La crise actuelle donne une ampleur particulière aux protestations. D’ores et déjà, et pour continuer la démarche entreprise à Gênes contre le G8, les anarchistes italiens ont déjà prévu la constitution d’un cortège libertaire à Naples, le 29 septembre. Pour la Fédération anarchiste italienne : « Il faut répéter en fait que se rebeller contre la domination militaire, politique et économique sur nos vies est plus que jamais juste et nécessaire. Il faut, dans cette phase, s’opposer à toute restriction de la liberté de manifester, s’organiser et lutter : reculer aujourd’hui signifierait se fermer pour des années drastiquement tout espace d’activité politique. Il est d’une importance particulière d’approfondir toutes les stratégies du pouvoir militaire contre la société et construire les luttes de base contre la militarisation du territoire. »

La vague d’arrestations pourrait donc bien être une stratégie policière pour entraver l’offensive antimilitariste des anarchistes. D’ailleurs, le préfet de police de Turin a interdit le meeting organisé par la Fédération anarchiste de Turin, le samedi 22 à 15 h 30, place Castello. Notamment « pour entrave à la circulation routière » : la place Castello est… piétonne !

Relations internationales de la FA


Sources : FA italienne,
Coordination anarchiste de Gênes,
Comité unitaire contre Aviano 2000