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Israël

Objecteurs de conscience en cour martiale

Le jeudi 1er mai 2003.

Solidarité avec Jonathan Ben Artzi, Haggaï Matar et Mathan Kaminer, des objecteurs de conscience israéliens déférés devant la cour martiale israélienne. Ils risquent jusqu’à trois ans de prison.



Solidaires des Israéliens contre l’occupation (Sico), Amnesty International, la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme et la Ligue des droits de l’homme réclament la libération immédiate des trois objecteurs de conscience Jonathan Ben Artzi, Haggaï Matar et Mathan Kaminer incarcérés depuis six à neuf mois. Ils seront les premiers objecteurs israéliens à être déférés devant la cour martiale et à encourir une peine de trois ans de prison.

Le procès de Jonathan aurait dû s’ouvrir à Jaffa le mardi 11 mars à 9 heures mais ses avocats ont obtenu un report en arguant que seul un tribunal civil, qui représente la société israélienne, était compétent pour juger les objecteurs. À la demande de la défense, la Cour suprême devrait donc trancher sur la compétence de la cour martiale. Jonathan et Haggaï font partie des 350 lycéens de 15 à 18 ans ayant déclaré à ce jour qu’ils refuseraient d’effectuer leur service militaire en protestation contre la politique d’occupation des territoires palestiniens et contre la militarisation de la société israélienne. Treize autres jeunes objecteurs sont actuellement en prison et plus de 800 réservistes refusent d’effectuer leur service pour les mêmes motifs.

En 2002, 216 lycéens avaient adressé au premier ministre Ariel Sharon une lettre exprimant les motifs de leur objection : « L’État d’Israël commet des crimes de guerre et bafoue les droits de l’homme en détruisant des villes et des villages palestiniens par les expropriations, la détention abusive et les exécutions sommaires, des opérations de destruction massives de maisons, d’entreprises, d’institutions publiques ; par les pillages, les bouclages, les couvre-feu, la torture, en empêchant que soient administrés des soins médicaux, en construisant et en agrandissant les colonies. »

Ainsi que l’a déclaré Matania Ben Artzi, père de Jonathan : « Ils se battent pour la justice et pour leur pays que l’occupation conduit irrésistiblement à la perte de ses valeurs. »

Jusqu’à présent les objecteurs étaient déférés devant une commission militaire chargée de juger selon des critères mal définis de l’authenticité de leur objection. Israël refuse toujours de leur accorder un statut légal et fait pression pour qu’ils renoncent à déclarer leur refus.

Nous exigeons que le gouvernement israélien reconnaisse le droit à l’objection de conscience comme le stipule l’article 18 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PCDCP) signé par l’État d’Israël.

Sico


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transmis par les Relations internationales FA