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Daewoo

libérez nos camarades !
Le jeudi 3 avril 2003.

Le 23 janvier dernier, nous avons assisté en direct du poste de garde à l’incendie qui a ravagé l’usine Daewoo. Plusieurs camarades présents sur les lieux ont risqué leur vie pour tenter de maîtriser l’incendie, fermer l’arrivée de gaz principale et avertir les quelques collègues qui se trouvaient encore à l’intérieur. Ce qui est arrivé est criminel et nous le condamnons fermement. Les auteurs de cet acte ont agi pour discréditer la lutte qui a été engagée depuis le 19 décembre dernier et pour faire porter le chapeau aux travailleurs, et en particulier à l’intersyndicale CGT-FO-CFTC.

Mais à qui profite ce crime ? Certainement pas à ceux qui luttent depuis le début pour défendre les intérêts des salariés et qui continuent de lutter ! Les locaux qui ont été détruits sont ceux où était entreposé le stock de tubes cathodiques en état d’être vendus, c’est-à-dire « le trésor de guerre des salariés », une pièce importante dans le rapport de force qui était engagé avec la direction et les pouvoirs publics.

Il est évident aussi que cet incident a compromis toute tentative de reprise d’activité, et a accéléré la procédure de liquidation judiciaire, plaçant ainsi les salariés dans l’obligation de faire le forcing en quelques jours pour obtenir un plan social digne de ce nom.

Quant aux responsabilités, elles sont évidentes : pendant plus d’un mois, la direction et les pouvoirs publics n’ont pris aucune mesure pour sécuriser l’usine, pourtant classée site dangereux.

Ce sont les salariés en lutte qui occupaient l’usine qui ont assuré la sécurité. Ils ont notamment redémarré les chaudières pour éviter que les canalisations éclatent sous l’effet du gel, et ils ont arrêté une fuite de gaz qui aurait pu provoquer une explosion majeure, type AZF. Les actions qui ont été menées jusqu’à présent par l’intersyndicale CGT-FO-CFTC et les salariés l’ont été de manière responsable et décidées en assemblée générale. Daewoo-orion a servi uniquement de « pompe à fric » pour la maison mère pratiquement depuis le début de son implantation à Mont-Saint-Martin.

Aujourd’hui, après deux mois d’une enquête menée de manière plus que contestable par le SRPJ de Nancy, quatre de nos camarades ont été mis en examen et deux d’entre eux sont en détention provisoire.

Ces mises en examen des quatre salariés de Daewoo ne sont que la poursuite de l’opération qui vise à trouver un bouc émissaire pour casser la mobilisation des travailleurs. Il s’agit de criminaliser leur lutte et de discréditer l’intersyndicale CGT-FO-CFTC.

La mise en accusation de l’un de nos camarades ne repose sur aucun élément matériel sérieux ; elle n’est fondée que sur la seule déposition d’un co-inculpé qui a cédé a la pression des interrogatoires lors de sa garde à vue. Cette déposition est contestée par l’un des deux autres salariés mis en cause.

L’intersyndicale CGT-FO-CFTC apporte tout son soutien aux quatre salariés mis en examen. Elle appelle les salariés et la population à s’organiser en manifestant leur solidarité à ceux à qui on veut faire porter le chapeau d’un incendie qui a profité à la direction et aux pouvoirs publics.

Salariés victimes et non coupables, libérez nos camarades !

Union locale CGT Longwy


Pour tous renseignements contactez l’intersyndicale à l’Union locale CGT, 132, rue de Metz, BP 90173, 54403 Longwy Cedex.
Tel : 03 82 24 30 48
Fax : 03 82 25 17 69.
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