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éditorial du nº 1590

Le jeudi 8 avril 2010.

Les voix de leurs maîtres commencent à nous gaver avec la burqa. Ce voile qui voile si mal la face des auteurs de crimes autrement plus révoltants. Le problème imaginaire de « l’immigration » par exemple, d’une « immigration choisie » pour reprendre les termes injurieux du pouvoir quand il s’agit en fait de Droits de l’Homme et de regroupements familiaux. Pan dans les camps de rétention ! Un voile tendu bien maladroitement — puisqu’on parle de religion — sur le fâcheux tsunami qui éclabousse la chrétienté.

D’un bout de la planète à l’autre, des membres de ce clergé sont des travaillés du fion, des suborneurs de petits nenfants. Ca n’empêche pas Ratzinger de les soutenir en douce, B16 de béatifier un certain pape Pie qui puait ou Di Falco, de se prélasser sur le divan de Drucker, tout en flattant nonchalamment les organes de sa chorale d’éphèbes mûrs. Pan dans la lune ! Ce voile ne peut masquer non plus la mise aux oubliettes de la taxe-carbone pour cause de non compétitivité des entreprises. Et l’inénarrable Nicolas Hulot, d’habitude si réac, de traiter la fameuse taxe « d’ingrédient de la tambouille électorale », d’accuser le capitalisme libéral d’être à l’origine de la dégradation de l’environnement planétaire et de stigmatiser ses grandes résistances à toute taxation des entreprises. Pan dans l’économie durable ! Ce voile si pratique ne peut pas plus faire oublier l’aberration d’un NS arc-bouté, après le camouflet des régionales, sur ses réformes-qui-tuent à la Thatcher-Reagan.

Même les vieux, fraction non négligeable de son électorat, remettent en question le bouclier fiscal ; il ne profite qu’aux riches, il ne sert que le Medef, glapissent-ils. Pendant ce temps, Capdevielle, fabrique de meubles landais, en est à son cinquième et dernier plan social, Total s’expatrie, « l’occident » est en perte de vitesse loin des 12 % de croâssance chinoise, la récession et la prochaine Crise se pointent. Normal : malgré quelques lamentables titatas, rien n’est changé, ni interdit, ni taxé concernant ses causes profondes à savoir la mondiale cupidité des riches.

Pan dans la moralité financière ! Heureusement, y’en a toujours des qui ne cèdent jamais, des qui renaudent et qui se laissent pas faire, comme les Sodimatex de Crépy-en-Valois (en tout cas en ce jour de bouclage). Alors, comme eux, qu’est-ce qui nous empêche d’agir directement — toutes voiles dehors — chacun dans son entreprise, son administration, chacun avec ses manières, ses savoirs et ses bombes à gaz à lui, pour exploser la clique des exploiteurs, des papes, des présidents et prendre enfin nos affaires en main ? Sans s’embarrasser des débats convenus et des vaines promesses de ceux qui ne nous représenteront jamais. Pan dans leur démocratie !