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Éditorial

mai 1999.

Déjà en 1996, nous avions participé aux mobilisations locales contre la tenue d’un pré-G7 dans notre ville, puis à la mobilisation nationale contre le G7 de Lyon. À l’époque, nous avions lancé un appel à la résistance internationale anticapitaliste. Les plans de casse des services publics et de la protection sociale n’en étaient qu’à leur début. 4 ans après, les dégâts causés par ces politiques sont patents et ni le chômage ni la misère ne sont en voie de disparaître, bien au contraire, dans cette Europe presque exclusivement social démocrate.

Et les patrons n’en finissent pas de montrer leur arrogance avec la loi Aubry sur les 35 H, qui représente une aubaine pour le patronat, l’occasion rêvée d’en finir avec les conventions collectives et d’instaurer la flexibilité. Avec de nouveaux plans sur les retraites (prolonger la durée de cotisation jusqu’à 45 ans ! instaurer des fonds de pensions côtés en bourse !) aussi.

C’est à Cologne que se tiendront, au mois de juin, une réunion du G8 et un sommet des chefs d’État européens. À cette occasion se développe une mobilisation internationale, autour de ces marches, contre l’internationale du capital. Aujourd’hui est venue l’heure pour nous de renvoyer l’ascenseur.

Tous à Cologne le 29 mai

Dans cet esprit, nous avons donc décidé de rejoindre l’appel régional pour un mouvement international de résistance. D’abord parce qu’il regroupe un bonne partie de ceux avec qui nous travaillons depuis plusieurs années dans le mouvement social, que ce soit sur la lutte des sans papiers ou des chômeurs.

Mais c’est aussi parce qu’il est important que ceux qui tentent de résister tant bien que mal aux agressions de l’État et du capitalisme se montrent unis dans leur résistance. Même si, comme tous les appels unitaires, certains aspects de cet appel peuvent nous sembler limités voire contradictoire avec notre démarche anarchiste (en particulier la demande de directive cadre de la commission européenne, sur la réduction du temps de travail, alors que nous refusons toute légitimité aux institutions étatiques, que cette institution est très largement discréditée par sa corruption et son caractère technocratique).

Mais l’important est là : comme en novembre-décembre 1995 contre le plan Juppé, ce qui fera réellement changer les choses, ce sera la mobilisation de chacune et de chacun dans la lutte commune pour la libération, bien mieux que toutes les campagnes électorales ou politiciennes du monde. Agir, occuper la rue, tisser des liens de résistance…