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éditorial du nº 1828

mai 2021.

Commune partout, avant-hier, aujourd’hui et demain

La Commune, 150 ans après. Comment arriver à encore en parler aujourd’hui sans tomber dans les lieux communs ? Entre tarte à la crème et trémolos, comment trouver le juste ton ? On peut faire le pari de ne pas s’être trop égaré dans le dossier que nous vous proposons dans ce numéro. Un bon gros dossier que nous, comité de rédaction, avons confié aux bons soins du groupe Commune de Paris. Pour le garnir, il a fallu s’efforcer de se tenir à distance tant de la mythification que de la mystification, nous assurent compagnons et compagnonnes dudit groupe.

L’aboutissement de ce solide travail nous démontre, si besoin était, que ces 72 jours demeurent bien vivants, un siècle et demi plus tard. Son impact fut considérable, dans les années qui suivirent, hier, avant-hier, et jusqu’à aujourd’hui… et sûrement encore demain. La Commune, on n’a pas fini d’en parler. Pourquoi ? Les réponses possibles sont nombreuses, assurément. Proposons-en une, à l’ouverture de ce numéro : la Commune inspire. Elle nous inspire, oui, elle est source d’inspiration, avant-hier, hier, aujourd’hui et demain. Elle nous rappelle la puissance créatrice du peuple quand il veut s’affranchir de la domination des maîtres et possédants. On nous dira : oui mais, voyez ! Les maîtres et possédants ont repris la main et la répression féroce qui a suivi a anéanti l’espoir. Semaine sanglante, mur des Fédérés, déportation… Voilà ce que le peuple y aura gagné. Mouais… Pas sûr que l’espoir ait été anéanti. Pas sûr du tout. Pas sûr que la Commune, celle de Paris, comme celle d’autres villes, ait été vaincue, encore moins effacée des mémoires. Elle n’est pas morte, mon vieux Nicolas ! Fertile est la mémoire des vaincues et des vaincus. Partis à l’assaut du ciel, malgré les fusilleurs, les maîtres et les patrons, Communards et Communardes continuent de nous inspirer le désir d’être libres, le désir d’une société d’égales et d’égaux. Autant dire qu’un siècle et demi plus tard, cette aventure demeure tout sauf banale, tout sauf anecdotique. Tout sauf commune.

Christophe


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