Gaston Coûté n’appartient pas à la catégorie des chansonniers médiocres qui débitent des fadaises et des sornettes pour « divertir ». En apportant de son pays natal un accent particulier et un lyrisme nouveau, il témoignait de l’originalité de son génie. Et s’il a « mal tourné » (comme le dit sa chanson), c’est qu’il était un poète d’instinct, amoureux de la nature et de la vie, un révolté exaspéré et indomptable, jusqu’à sa mort. Au cours de sa vie désordonnée et tourmentée, il ne cessa de lutter contre le conformisme bourgeois, la stupidité et la méchanceté des envieux, l’amoralité des imprésarios qui l’exploitaient sans scrupule et sans vergogne. On reconnaît aujourd’hui qu’il a renouvelé l’art de la chanson populaire et qu’il a donné un ton plus suggestif à la poésie révolutionnaire. L’œuvre de Gaston Coûté est si émouvante qu’elle méritait d’être exposée, même partiellement. C’est chose faite, à Lille, grâce à l’exposition prêtée par « Le vent du ch’min » et visible tous les samedis de 15 h à 19 h, au Centre culturel libertaire Benoît-Broutchoux, 1/2, rue Denis-du-Péage (M° Fives). Tél. : 20.47.62.65.
Éric Dussart (FA de Lille)