Peu de monde en vérité pour cette manifestation appelée par la Coordination des Sanz’Abris [1], le jeudi 24 février. Un peu plus de 300 personnes se sont retrouvées au Trocadéro pour rappeler qu’au-delà des bonnes œuvres, « un toit, c’est un droit ».
Des sans-logis, bien sûr. Mais combien sur les quelque 40 000 qui survivent à Paris ?
Mais combien, parmi ceux-ci, susceptibles de former une force de revendication et d’action parmi les exclus ?
Des militants, des Parisiens, aussi, bien sûr ! Mais combien parmi tous ceux menacés d’expulsion ou, de licenciement qui auraient pu venir crier, avec les précédents, « aujourd’hui, un balcon, demain un carton », à destination des bourgeois aux fenêtres ?
Le chemin est encore long avant que, de toute cette misère, puisse sortir une révolte organisée. Il faut continuer à dire que l’exclusion, le « manque de logements », le chômage, ce n’est pas la faute à « pas-de-chance », mais qu’il s’agit, là, des maux d’un système économique, politique et social : le capitalisme et l’étatisme.
Les militants libertaires, qui constituaient une bonne part du cortège, l’ont bien fait sentir. Ce n’était qu’une première manifestation ambitieuse de la coordination. Gageons qu’elle sera suivie d’autres actions contre le droit de l’État et du propriétaire.
Bertrand Dekoninck