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Lille

Le Centre culturel libertaire Benoît-Broutchoux

Le jeudi 2 février 1995.

Créé en 1987 à l’initiative de la FA, le Centre culturel libertaire Benoît-Broutchoux (1-2, rue Denis-du-Péage, 59800 Lille. Tél./fax : 20.47.62.65) partait de l’idée qu’une action anarchiste doit, si possible, se développer autour d’un lieu ouvert et autogéré, capable de fédérer de multiples initiatives de subversion…

C’est ainsi que le CCL est devenu progressivement le lieu de rencontre et de coordination de la Fédération anarchiste, du groupe libertaire Aktion, de la Confédération nationale du travail (CNT-AIT), du journal Zon’Art, de l’association homosexuelle Les Flamands Roses et, pendant un certain temps, de l’Union pacifiste et de l’AZADEL (association zaïroise). Notons, par ailleurs, que le CCL est ouvert aujourd’hui à tout libertaire qui souhaite y adhérer individuellement et que ses différentes composantes sont unies par un lien d’assistance mutuelle.

Un espace de liberté et de débat

Fidèle au principe d’auto-organisation (dans les quartiers, les associations, la ville…), le CCL correspond également à un souci d’ancrage local. Ces quatre bouts de murs sont un espace conquis. Il s’agit, en effet, pour les anarchistes de se doter des moyens (ici un lieu) d’une action politique sans concessions. Pour cela, il faut savoir s’imposer quelques « sacrifices » humains et financiers ; l’objectif étant l’indépendance vis-à-vis des pouvoirs locaux ! Car depuis Fernand Pelloutier (fondateur des Bourses du Travail), les libertaires savent bien que seule l’autonomie autorise l’action politique radicale et à long terme. Non seulement, elle met à l’abri d’une éventuelle restriction de la liberté d’expression et de réunion, mais elle permet de s’initier aux mécanismes de la gestion directe. En ce sens et dès son origine, le CCL s’inspirait et souhaitait revivifier le mouvement des Bourses du Travail (Ceci n’interdit pas, bien au contraire, d’investir d’autres lieux, comme la Maison de la Nature et de l’Environnement, dans laquelle la FA est également très présente).

Une infrastructure au service du mouvement social

Mais le CCL n’est pas qu’un espace. Il est vrai qu’entre ses murs se tiennent les permanences des différents groupes sus-cités, des réunions publiques extrêmement diverses, une bibliothèque, une librairie, un centre de documentation et d’expression… Ceci dit, le CCL est aussi un dispositif en prise directe sur la vie extérieure. Bref, le CCL n’est pas un espace clos où l’on se réfugie frileusement dans l’entre-soi anarchiste, comme en dehors du monde. C’est un dispositif de rassemblement, de réflexion et d’action, capable d’intervenir au cœur des événements culturels, politiques, sociaux… de Lille et la région !

Les Amis de Benoît Broutchoux