C’est lors d’une vente du ML que nous avons rencontré pour la première fois ce gros bonhomme avec ses piercings, sa crête et sa salopette, et qui allait devenir notre compagnon d’aventure. C’est dont aussi simplement que nous avons rencontré Marc. Puis, il est revenu, nous avons discuté — beaucoup — et nous avons commencé un bout de chemin qui a duré plusieurs années jusqu’à ce jour malheureux, mardi 18 novembre, où il est mort. Très lié au mouvement squat et autonome, actif dans le mouvement homo, acteur d’une association contre les discriminations faites aux gros, il était parti à Saint-Étienne pour l’ouverture d’un squat gay et lesbien. C’est là qu’il est mort d’une mauvaise chute à travers un des plafonds.
Encore et toujours lancé dans la mise en pratique de ses rêves. Encore et toujours lié à ses premiers combats féministes, contre l’homophobie et la loi du fric. Encore et toujours fraudeur devant l’Éternel, il a pris la voie du silence sans billet. Comme ça. À l’improviste. Et nous, il nous laisse avec un goût d’amertume face à son absence. Il nous avait ouvert les yeux sur des espaces jusque-là inconnus et je sais que tous ceux qui l’ont rencontré le pleureront pour sa gentillesse, sa disponibilité et sa candeur, parfois, à être hors de ce monde qu’il désirait changer de fond en comble. Toujours prêt à aider et à loger les squatteurs, les sans-papiers, les zonards, il avait le cœur sur la main. Un gros cœur camarade !
Éternel marginal, visiteur régulier des coins du monde anarchiste, participant à la Croisière ou aux manifs contre les sommets du monde capitaliste, il était partout. C’est donc avec un profond regret que nous lui disons au revoir, à tout jamais. Nos pensées vont à sa famille et à ses proches, à ceux qui l’ont aimé et qu’il a aimés, à ceux qui l’ont accueilli et qu’il a accueillis lorsqu’ils étaient dans la dèche, à ceux aux côtés de qui il s’est battu. Marc fut notre compagnon et le restera toujours. Nos souvenirs sont remplis d’anecdotes qui me font sourire et pleurer. Je te les raconterai un jour. Bon voyage à toi mon ami.
Fred groupe Proudhon