Plusieurs années ont passé depuis laffrontement apocalyptique entre la fraction armée spinoziste et les Jeunes hégeliens (1), qui sest soldé par leur extermination réciproque. Spinoza, seul survivant,coule une retraite heureuse aux fins fonds de lInde. Mais voilà que les rejetons de laffreux Hegel entrent en scène Notre héros, chaussé de ses inévitables bottes de lézard mauve, et juché sur son motoguzzi vert, fait donc un come-back foudroyant, histoire de prouver à nouveau la supériorité de l'éthique sur lesthétisme. À grands renfort de mitrailleuse lourde.
Durant lintervalle, lEurope a quelque peu changé : le foot est devenu lunique ciment dune société en cours de reconstruction, les kops de supporters ont remplacé les groupuscules gauchistes, et ceux-ci ne se jettent plus leur défi sur les ondes de radio cinquième internationale, mais sur Internet. Mais la violence, elle, est toujours là.
Cest donc bien une suite au sens hollywoodien du terme : lintrigue est la même, seul le décor change. On avait du Mad Max à la sauce post-68, on passe à Mad Max sauce coupe du Monde 98. On y perd en mythomanie gauchiste, mais voir les adeptes de la baballe sen prendre plein la tronche en ces temps doccupation nest pas franchement déplaisant. Et J-B Pouy est toujours aussi percutant.
À sec ! (Spinoza encule Hegel le retour), 39 F. éd. Baleine, en vente à la librairie du Monde libertaire.
(1) voir à ce sujet le premier épisode, intitulé fort à propos Spinoza encule Hegel (qui leût cru ?)