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Simonne Larcher

juin 1969.

La nouvelle de sa fin nous est parvenue trop tard pour en donner connaissance dans notre dernier numéro.

Cependant nous nous sentirions coupables de ne pas rappeler — même avec un mois de retard — ce que fut Simonne Larcher, de ne pas évoquer ces « causeries populaires » que, durant l’entre-deux-guerres, elle anima avec notre ami Louvet, et où s’exprimèrent Sébastien Faure, Han Ryner, Eugène et Jeanne Humbert, Aurèle Patorni, Charles-Auguste Bontemps, Roger Monclin, Louis Loréal et combien d’autres.

Faut-il ajouter que ces libres tréteaux accueillaient les jeunes sans nom comme les anciens chevronnés, et que c’est là que mon frère et moi fîmes nos premières armes, devant un public qui ne payait pas de mots et dont les interventions valaient parfois celles des orateurs inscrits.

Au lendemain de la guerre, Simonne Larcher et Louis Louvet montaient : Ce qu’il faut dire, titre emprunté au journal de S. Faure, et parallèlement organisaient des conférences dans Paris et la banlieue, puis lançaient Les Nouvelles pacifistes devant la menace guerrière qui pesait à nouveau sur l’humanité.

Retirée depuis quelques années de la lutte, elle s’éteint laissant à ceux qui l’ont approchée le souvenir d’une militante dont la pondération d’esprit n’entachait pas la générosité.

À toute la famille anarchiste, les condoléances dans ce deuil qui est aussi le nôtre.

Maurice Laisant