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éditorial du nº 1437

Le jeudi 4 mai 2006.

Après l’ampleur du mouvement social contre l’article 8 de la loi sur l’égalité des chances, les partis politiques et grandes confédérations syndicales, ainsi que leurs diverses tendances dissidentes, tentent de tirer leur épingle du jeu, pour mieux nous dire ce que nous aurions à faire. Le Parti socialiste se divise entre pro-Royal, pro-Jospin, pro-Lang… Les Verts se lancent dans l’art de la coloration arc-en-ciel entre Verts-roses, Verts-rouges, Verts-verts, Verts bouteille, ainsi que les Verts pro-José Bové. La droite, quant à elle, opte bien entendu pour le bleu marine made in ministère de l’Intérieur (voir même le vert kaki) avec les sarko-xénophobes, mais également pour les de Villiers-xénophobes, les Le Penxénophobe, sans oublier « Villepiniste pour la langue de bois pour ne pas tomber encore plus bas dans les sondages ». Toutes ces fractions préfèrent bien sûr mettre de côté l’échec que les mobilisations contre le CPE leur ont fait subir. Ajoutons à cela la stratégie du leader de la CGT de création d’un syndicat international (se rendraient-ils compte enfin que le capitalisme est mondial ?) et de séduction des anti-CPE en s’attaquant à son grand frère le CNE. Encore une fois, nous pouvons conclure qu’aucun parti, qu’aucune bureaucratie, ne peut représenter la multitude que nous sommes, ni combattre pour l’émancipation de toutes et tous à travers le partenariat social, qui ne remet jamais en cause les inégalités.

S’il reste encore des gens qui votent malgré leur lassitude, l’abstentionnisme a progressé lors du premier tour des élections de 2002 et lors des élections suivantes. Ce n’est pas pour autant que l’intérêt pour le politique, pour la gestion de la cité, a disparu, voire diminué, comme voudraient le faire croire certains médias. Il suffit de constater le développement des associations de quartier, ou l’ampleur des manifestations et blocages en série contre le contrat première embauche pour comprendre que désormais le terrain prime sur le vote.

C’est plus que jamais à nous de préconiser l’autogestion, l’autofinancement, l’autonomie face aux partis politiques, et d’affirmer nos spécificités en matière de lutte, d’entraide, et d’éthique libertaire. C’est seulement à ce prix que nous pourrons faire entendre notre voix.