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Christophe

salut compagnon !
Le jeudi 23 avril 2009.

Le bulletin que nous n’aurions jamais voulu écrire : dimanche 19 avril après le bouclage de Monde libertaire, François et moi sommes allés voir une dernière fois notre ami et compagnon Christophe Danis. Christophe s’est éteint au milieu de la nuit en notre présence et celle de deux de ses sœurs. Il n’a pas souffert. Anarchie et fraternité ! Ses compagnons du comité de rédaction du Monde libertaire.

« Et voilà bien l’information que nous n’aurions jamais aimé lire, les larmes aux yeux. »

« Je me souviens d’un retour de Chalon à cinq dans la bagnole (euh… la poubelle) de Patrick où entre deux engueulades on n’a pas arrêté de lire comme des nazes… On conait la fin de l’histoire, mais vive les anars ! Et c’en était un sacré (le terme est juste). Fraternellement. »

« La clope au bec, il se pointait discrètement à Publico pour faire une pause avant de retourner au local du Monde libertaire. Sa grande carcasse maigre déambulait avec nonchalance dans la librairie. Il était là sans être vraiment là, la tête encore dans les articles du prochain numéro. Je l’acoutais et me concentrais pour bien comprendre, je voulais tout comprendre. Tout comprendre oui, car cet homme était brilant. Je me souviens de la précision de ses arguments. Sa connaissance du mouvement anarchiste m’a toujours impressionée. Toujours avec simplicité, comme si ça allait de soi. J’ai adhéré à la Fédération anarchiste au début des années 2000 et si je me souveins bien il était déjà au comité de rédaction. Quand on sait le bouot que ça représente, c’est un exploit. D’autant que son boulot d’infographiste ne le ménageait pas. Le dos bien des fois bousillé et parfois le moral à plat, il disparaissait quelques temps. Le temps de regongler son moral et de repartir encore et toujours. Car l’idéal anarchiste ne l’a jamais quitté. Avec force, il a assumé ses choix. Pas par gout de la polémique, non, mais toujours pour aller plus loin dans la réflexion. J’entends encore son rire aux accents rauques. Il va nous manquer. Vive l’anarchie ! »

« Une mauvaise nouvelle ne vient jamais seule. Christophe s’en est allé. Laurence, Nicolas, Ségolène, François, Jean-Marie et les autres gribouilles, sont toujours là… »

« Et merde, j’en suis sur maintenant c’est le crabe du capital. Salut à toi et vice l’anarchie  ! »

« "Géo trouve tout" l’air de rien dans une boite de merde avec un taulier de merde qui l’a utilisé au maximum de son potentiel et sous-payé pendant ces années jusqu’à temps que son héritier lui signifie son licenciement. En toute modestie, il avait lu plein de trucs et en avait compris toute leur moelle. Il savait les mettre en miroir dans les situations politiques et perspectives militantes avec autant d’aclat et de brillance que de modestie. Il a permis et initié énormément dans son groupe, au secrétariat des relations extérieures et au Monde libertaire. Un compagnon riche d’humanité et de volonté. Certains ont apprécié et appris beaucoup avec lui. Il était dans la simplicité, dans l’amitié comme dans l’effort militant et généreux… »

« Je lisais comme vous tous les bulletins concernant la maladie de Christophe et je restait fermement persuadée qu’il ne nous lâcherait pas ! Chaque fois que je le rencontrais, il était épanoui, souriant toujours, prompt à remonter le moral et à garder espoir en une humanité meilleure ! Du moins, c’est ainsi qu’il m’apparaissait chaque fois que je le croisais à Publico. merci à tous les amis qui ont accompagné ses derniers moments. »

« C’est une triste nouvelle que nous apprends Jean-Marc, car nous avions quand même l’espoir que Christophe s’en sortirait. Nous avons eu la chance et le plaisir de partager un repas avec lui et les copains du comité de rédaction quelques jours avant son entrée à l’hôpital pour un foutu examen. Nous garderons de Christophe ce moment où il semblait encore plein d’espoir. »

« Christophe et sa perpétuelle bonne humeur. Christophe et ses coups de gueule ponctuels. Christophe et son côté un tant soit peu négligé, mais en revanche, tellement enjoué. Christophe et son puits de science anarchiste. Christophe dévoreur de bouquins. Christophe et ses perpétuels comentaires et anecdotes. Chrostophe, amoureux de la bonne Leffe (je me souviendrais longtemps de notre quête du Graal pour en trouver dans un bar de Chalonnais profond) et des bons vins. Christophe dans l’embarquée pour le congrès de Besançon. Totoff graffitant avec Mathée, comme deux gamins, la route qui mène à Colombey-les-Deux-Églises. Christophe et ses ronflements légendaires en plein congrès, mais qui à peine réveillé pour intervenir était au cœur même du débat ! Comme tu vas nous manquer… »

« Christophe écrivait il y a encore peu, qu’il aimerait bien que les moyens de la Fédération soient mis à contribution pour se rapprocher des autres, du mouvement libertaire, des jeunes. Plein de bon sens et de générosité. »

« Volontaire et déterminé, quand le bouclage du Mond’ lib traversait des errements, il pouvait parfois claquer la porte en lâchant un "Pisque c’est comme’ça, j’m’en fiche, y-aura pas d’journal !" Et ça, ça n’est jamais arrivé… le journal est toujours paru en kiosque. »

« Amies et amis. Totoff est parti lundi 13 avril à minuit cinq. Avec deux de ses sœurs, un beau-frère, Jean-Marc et mi l’avons accompagnés depuis samedi dans ses derniers moments. On perd un frère, un ami, un confident, un honnête, droit et courageux compagnon. et en plus, il n’avait pas d’égo, ça devient rare. Son trou jamais dans l’eau n’se refermera. »

Christophe a été incinéré au Père Lachaise lundi 20 avril 2009 à 15 heures en présence de sa famille et ses camarades de la Fédération anarchiste.


Le cœur lourd, Jean-Marc, François, Thierry, Antoine et Nicolas de la rédaction du Monde libertaire et ses compagnes et compagnons de la Fédération anarchiste, Philippe (groupe Henri-Poulaille et Radio libertaire), Didier (groupe la Sociale), Christian (groupe Gaston-Couté), Jean-Marc Raynaud, Yannick et Nathan (groupe Idées noires), Thierry Périssé (groupe Jean-Meckert), Marie-Christine (groupe Pierre-Besnard et « Chroniques syndcales »), Isabelle et Jean-Louis (groupe Albert-Camus), Patrick (groupe Claaaaaash), Fabrice (groupe NDP), et tous les autres qui ont envoyé autant de petits messages que nous n’avons pas tous pu publier…