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éditorial du nº 1756

Le jeudi 13 novembre 2014.

Les amis de trente ans et plus n’en finissent pas de se tirer dans les pattes. Ainsi, dans leur livre Sarko s’est tuer, les auteurs (Davet et Lhomme, journalistes au Monde) rapportent les propos de Jean-Pierre Jouyet (premier secrétaire à l’Élysée) révélant que François Fillon lui aurait demandé de faire accélérer l’enquête en cours sur l’affaire Bygmalion. Dans un premier temps, Jouyet dément, puis le lendemain reconnaît avoir parlé de l’affaire avec Fillon, qui lui de son côté dément absolument. Vous suivez ? Vous vous en foutez ? Vous avez raison. En attendant, c’est encore une affaire qui occupe tous les médias qui s’ingénient ainsi à faire oublier d’autres choses autrement plus importantes, comme le chômage et la précarité dans ce pays. De même qu’on voudrait nous faire « digérer » la mort de Rémi Fraisse, les manifestations qui ont suivi et leurs cortèges de violences policières. Le barrage du Testet ? Ségolène nous en parlera une autre fois, si on est sages. Et pour ce qui est du social ? Manifestation samedi contre l’austérité programmée par le budget gouvernemental. Et pour rigoler un coup, le patronat nous en sort une bonne : lui aussi appelle à manifester de différentes façons au mois de décembre. Pourquoi ? Il ne supporte visiblement plus d’avoir à justifier le « bien-fondé » des licenciements. Chaque semaine, le Medef en rajoute une louche pour souligner « la souffrance des patrons français ». On croit rêver. Dire qu’on pensait être les seuls à souffrir ! Eh bien non, nos exploiteurs « souffrent ». Qu’ils sont comiques. Finalement, on ira peut-être à leurs manifestations, histoire de leur expliquer par le menu ce qu’est la souffrance au travail. Ça les éclairera peut-être.