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La Fédération anarchiste adresse un dernier salut à un vieux compagnon de route

Le jeudi 12 janvier 1989.

C’est le 31 décembre 1988 que notre compagnon Jean Gil nous a quittés, à l’orée de ses quatre-vingt-dix ans. Ce lutteur infatigable a fait de la cause anarchiste le fil noir et rouge de sa vie. Fils d’ouvrier, ouvrier lui-même, il a dès son plus jeune âge participé aux luttes sociales émancipatrices. Autodidacte, il a tenu à témoigner par l’écrit des événements auxquels il s’est trouvé mêlé.

En 1936, lors du soulèvement du peuple ibérique contre le coup d’État du sinistre Franco, Jean Gil a rejoint sans tarder le camp de la révolution.

Militant de la réputée et anarcho-syndicaliste Confédération nationale du travail (CNT-AIT), il a contribué par sa présence et ses compétences, dans le domaine de l’exploitation des mines, à l’établissement du communisme libertaire et autogestionnaire dans la région de Puigcerda. Chassé d’Espagne par la victoire du franquisme (et du nazisme), il a rejoint sur notre sol la résistance française, au sein de laquelle il a continué la lutte contre le fascisme.

Après la guerre, Jean Gil a poursuivi, au sein de la Fédération anarchiste et de la Libre Pensée, la tâche exaltante de propagandiste des idéaux de paix, de liberté et d’égalité qui sont les nôtres… Avec l’humilité des militants issus de la classe ouvrière et la pugnacité du lutteur révolutionnaire et libertaire qu’il n’a jamais cessé d’être, Jean Gil a traversé ce siècle sans abandonner un seul instant la cause des opprimés…

En 1986, lors du 42e congrès de la Fédération anarchiste, qui se déroulait cette année-là à Perpignan, Jean Gil eut le loisir d’intervenir sur un sujet qui lui tenait à cœur : le développement toujours plus grand de notre mouvement, et son implication constante dans le sein de la classe ouvrière…

Hier encore, Jean Gil était à nos côtés… Il vient de nous quitter et, pour son dernier voyage, son cercueil était vêtu de rouge et noir ! II restera pour nous un exemple à méditer et à suivre…

La Fédération anarchiste française, par notre intermédiaire, s’associe au deuil des enfants, petits-enfants et proches de notre compagnon disparu et les assure d’un attachement indéfectible à la cause révolutionnaire et libertaire qui fut celle de leur père, grand-père et ami…

Groupe Puig-Antich de la Fédération anarchiste