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SUD PTT

Les 7 en sursis

Le jeudi 15 février 1990.

Le feuilleton continue. Après avoir menacé de révocation sept agents PTT, adhérents et militants au syndicat SUD (les moutons noirs de la CFDT) pour cause de séquestration du directeur départemental des postes, l’administration revient aujourd’hui sur sa décision [1]. Le conseil de discipline qui s’est réuni les 6, 7 et 8 février à Paris a décidé de s’en remettre au ministre. C’est maintenant de suspensions pendant quelques mois et de mutations d’office dont il est question. Mais comme les syndicats ont refusé toute sanction, la décision est donc renvoyée à M. Quilès. Pour en arriver là, il aura fallu toute la mobilisation de la Fédération SUD, le soutien de nombreuses personnalités et organisations syndicales. Les dernières manifestations ne sont pas sans conséquence sur ce premier recul de l’administration. Lundi 5 février, plus de cinq cents personnes se rassemblaient à Lille. À Paris, le lendemain, à l’ouverture de la commission disciplinaire, c’est près d’un millier de manifestants qui restèrent présents tout l’après-midi devant le ministère, avenue de Ségur, à l’appel du SUD, de la CGT, de la CFDT-PTT Rouen, du CRC Santé, de la CNT, et de représentants de l’UNEF-ID, de la Région parisienne CFDT Finances…

De leur côté, les sept militants qui avaient entamé une grève de la faim le 31 janvier l’ont interrompue samedi 9 février, visiblement éprouvés, physiquement et nerveusement. Ils ont décidé de « ne pas donner l’impression de faire pression sur Paul Quilès », ont-ils précisé. Le ministère prendra-t-il le risque d’un conflit social prolongé aux PTT en confirmant les sanctions, quelles qu’elles soient, ou négociera-t-il avec la Fédération SUD pour en finir avec cette affaire ? Nous le saurons très prochainement.

Éric Dussart, Alain Dervin


[1Se reporter au Monde libertaire nº 770, 772, 773.