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Nécrologie

Marius Delorme

mars 1963.

Lorsque Sébastien Faure accomplissait ses tournées de conférence au cours desquelles il prodiguait la parole anarchiste devant des salles pleines et des auditoires émerveillés, pourquoi se détournait-il des grandes villes qui faisaient parties de son périple, pour se faire entendre dans une petite sous-préfecture du Lot-et-Garonne au nom sonore comme celui d’un héros de Michel Zévaco ?

C’est que là, à Nérac, il y avait un ami et un camarade qu’il était toujours heureux de revoir et de soutenir dans sa propagande.

Marius Delorme, fils du militant dont nous parle Malato dans Les Joyeusetés de l’exil et qui courait l’Europe au vent des révolutions, Marius Delorme, digne descendant d’un tel père, lutta durant sa vie pour les idées qui nous sont chères.

il fut un havre pour tous les compagnons éprouvés, poursuivis ou dans le besoin, il fut un de ces centres d’idéal et d’action anarchiste qui rayonne à travers notre Pays comme à travers le Monde.

Faut-il rappeler son action lors de la débâcle révolutionnaire espagnole, ses démarches à travers le pays gascon pour placer nos camarades exilés dans des fermes ou dans des métairies, son appel à tous les membres de la famille anarchiste pour le secourir et lui permettre de mener à bien sa tâche ?

C’est cette même famille anarchiste qui l’accompagna à sa dernière demeure et qui lui adressa ici le salut de ceux qui lui survivent et s’efforceront d’être dignes de lui.

Maurice Laisant