Donnons-nous, aujourd’hui, notre pain quotidien.
« Panem et circenses » du pain et des jeux du cirque. Ok, les jeux du cirque ont disparu, restent les jeux. Cette expression du poète satyrique Juvénal, était là pour railler les Romains « esclaves maintenant de plaisirs corrupteurs ». L’endormissement des masses par les jeux, on connait… Juillet 98, 2 964 600 demandeurs d’emploi qui rament ne font pas le poids face à 22 gus en bleu qui courent après un ballon.
Et pour le pain ?
Toutes les 4 secondes, un être humain meurt de faim ou affaibli par la malnutrition. Qui n’a pas eu droit enfant, au moins une fois, au « Finis ton assiette, y a des enfants qui meurent de faim ! » Qu’importe ce qu’il y a dans l’assiette, comment cela a été produit, qui a travaillé pour, qui l’a vendu, qui s’est enrichi.
Il faut manger ! Fermons les yeux…
Sortie de la seconde guerre mondiale, il faut nourrir la population et écouler les stocks de nitrates d’ammonium produits pour les militaires… fuite en avant pour les engrais chimiques. Viendront ensuite les pesticides.
Il faut oublier les cartes de rationnement, retrouver le goût de la barbaque à tous les repas… Vive l’élevage intensif.
Sivens, il faut un barrage pour faire pousser du maïs pour nourrir les bestioles élevées en tas. Un mort, Rémi Freysse.
Saint Soline… on en reparlera dans ce Monde libertaire. Comme on parlera de la mainmise par le capitalisme, l’agro-industrie sur le bien commun qu’est l’eau.
« Panem et circenses » … on ne joue plus. On veut savoir ce que l’on mange, le produire ou connaître celui ou celle qui l’a produit pour nous ou avec nous, dignement.
Et on ne veut surtout plus du capitalisme qui nous gave…
Bernard (CRML)